Pendant plus d'un mois, la paisible cité de Sidi Saîd aura vécu sous les lampions. Mais, personne ne semblait remarquer cette activité débordante. Car le tournage d'un film de fiction qui aura mobilisé de gros effectifs de police, sera presque passé inaperçu. Ayant pour base arrière l'hôtel El Mountazah, l'équipe de tournage -constituée des éléments amateurs émargeant pour la plupart à une simple association dont le siège est à Arzew- n'aura pas chômé durant les 4 semaines de prise de vue. Travaillant sur un scénario de Med Tabek, plus connu des téléspectateurs sous le sobriquet de « Harroudi », les acteurs pour la plupart amateurs ainsi que le metteur en scène et le cadreur auront vécu sous une pression intense. Le film qui traite des déviances en milieu urbain, met en scène un paysan et son épouse que les avatars de la vie poussent dans les bras de leur cousin, confortablement installé en ville. Très rapidement le choc frontal entre les deux modes de vie poussera les antagonismes vers la rupture. C'est à cet instant que le machiavélisme du couple de citadins parviendra à prendre conscience de la cupidité de la femme rurale qu'ils utiliseront alors pour leur sale besogne. Convoyer de la drogue dans les endroits les plus insolites. Le stratagème est tellement bien huilé, qu'avec la cupidité du mari, les complices finiront par en faire un excellent paravent. Jusqu'au jour où une âme charitable lui fera difficilement admettre qu'à son insu, son épouse servait dans un réseau de distribution de cocaïne. Incrédule au début, le paysan finira par prendre conscience du guêpier dans lequel son cousin l'avait entraîné. C'est au moment où il parvenait à soustraire son épouse des griffes de cette maffia que les policiers parviendront à mettre le grappin sur tout ce beau monde. Le film qui jusque-là parvenait, malgré quelques imperfections, à tenir en haleine les spectateurs, sombrera dans une fin interminable. Manifestement, ni le scénariste, ni le metteur en scène n'étaient parvenus à trouver la porte de sortie. La fin qui était pourtant à leur portée, ils finiront par la noyer dans un emphatique dénouement qui prendra les contours d'un véritable capharnaüm. Manifestement, spectateurs et producteurs resteront sur leur faim. Notons qu'à la fin de la projection, les responsables de l'association « Triangle Artistique d'Arzew », qui est la cheville ouvrière de cette production, rendront hommage aux opérateurs privés qui auront apporté leurs précieux concours financiers sans lesquels cette fiction n'aurait pas été possible. Le réalisateur, Nekaa Bachir, le directeur de production, Gaba Imed ainsi que Tahar Refsi, le président de l'association, se seront relayés pour mettre en exergue l'apport des mécènes. Sur l'aspect artistique et technique, le film d'une durée de 110 minutes gagnerait en intensité en élaguant certains passages trop longs.