Les démêlés que connaît le P/Apc de Aïn Benian avec la justice a bloqué un tant soit peu les choses dans cette localité de l'ouest de la capitale. « La présidente, devant assurer l'intérim, n'a pas pu faire l'unanimité autour d'elle. Elle s'est trouvée dans l'impossibilité de mettre sur pied son exécutif. Les autorités de la wilaya déléguée n'y peuvent rien », soutient un résidant en assurant que la commune a été au centre d'un scandale. Aït Cherif, élu Apw, originaire de la localité, est monté au créneau pour dénoncer une affaire de détournement de logements dans laquelle est impliqué le maire. L'élu de l'opposition assure que le wali d'Alger, M. Addou devant qui a été portée la question a assuré que ses services « suivront de près l'affaire ». Une commission d'enquête aurait été mise sur pied dans la foulée. « Depuis, on n'en saura rien, puisque les résultats ne nous ont pas été communiqués », soutient Aït Cherif, élu FFS, qui attend toujours les résultats de l'enquête. L'une des manifestations de ce laisser-aller « favorisé » par les autorités, les délinquants qui « se manifestent au grand jour » dans les rues du centre-ville où l'on remarque pourtant une forte présence policière. « L'Etat cherche-t-il à nous sanctionner ? De véritables barons ont fait main basse sur la ville sans que les services de sécurité réagissent », soutient un résident qui affirme que les Guyotvillois ont été « de tout temps à l'avant-garde du combat ». Ainsi, le comité citoyen intercommunal (CCIC) s'est manifesté lors des événements qu'à connus la Kabylie en 2001. Les Guyotvillois subissent le diktat des « bandes organisées ». « Mohamed B., l'un de nos émigrés, de retour au pays, a été agressé mortellement, jetant l'émoi sur Aïn Benian », relève-t-il en faisant remarquer que les pouvoirs publics « sont de mèche » avec les milieux de la délinquance. Reste qu'il existe un phénomène qui n'a pas manqué de faire réagir vivement la population : celui des gérants de salle des fêtes, dont le corollaire est l'insécurité. Ne se contentant pas de rendre pitoyable la vie des riverains, les gérants des salles, surtout celles de l'entrée de la ville, empiètent sur le domaine maritime. « Les autorités de la commune et celles de la wilaya déléguée ont été informées mais n'ont pas réagi. Quand on a les coudées franches, aucune autorité ne peut faire face », relève un représentant des habitants qui a été poursuivi en justice pour avoir « menacé un gérant », chose qu'il récuse. Par ailleurs, les infrastructures, autrefois de véritables joyaux, sont abandonnées aux délinquants, « sans crier gare ». Il n'est qu'à voir, selon eux, l'état désastreux dans lequel se trouve le stade communal, pourtant sollicité par les clubs locaux tels que le WIBAB, la JSBAB et l'USAB. Le stade de quelque 1500 places était la fierté des habitants qui s'y déplacent en force. Sa réhabilitation est remise aux calendes grecques. La réfection de la pelouse, promise l'année dernière par les élus communaux et la DJSL, n'a pas été engagée. Les équipes se trouvent dans l'impossibilité de recevoir leurs hôtes, car leur stade n'a pas été homologué. Un rapport de la police sur les dangers dans ce stade a été rédigé, assurent les habitants, sans pour autant que les autorités se décident à réagir. « Si on ne s'y intéresse pas, les vestiaires et autres tribunes représenteront un danger pour les sportifs ». Deux terrains matéco ont été réalisés mais s'avèrent « défectueux ».