Après plusieurs heures de retard, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, est arrivé hier à Constantine où il a présidé une séance de travail avec les directeurs de l'action sociale de vingt wilayas de l'est et du sud-est du pays. Constantine. De notre bureau L'objet de la rencontre tendait à trouver de concert « la manière, la meilleure, d'organiser la solidarité en milieu scolaire ainsi que parmi la population démunie dans les wilayas précitées ». En vérité, M. Ould Abbès, qui semble conscient de la grogne sociale engendrée par la hausse des prix des produits de large consommation et une rentrée sociale qui s'annonce pour le moins difficile, est venu décliner des chiffres qui, pour être vrais, n'ont pas pour autant été efficients, économiquement parlant. Preuve en est que les milliards injectés de manière exponentielle chaque année dans la solidarité renseignent, on ne peut mieux, sur l'appauvrissement rampant des Algériens. Sur ce registre précisément, le ministre affirme que plus de 5 millions de repas seront servis durant le Ramadhan et 1,2 million de couffins seront distribués aux présumés moins nantis des Algériens, en l'absence d'un fichier national ciblant le nombre exact des indigents, selon des critères un tant soit peu objectifs. A ce propos, le ministre a tenu à porter la contradiction en déclarant que l'an dernier son département a tout de même distribué 125 000 cartes à des nécessiteux dûment circonscrits « mais dans ces cas-là, il y aura toujours du parasitage. C'est une question de civisme et de morale », a-t-il déclaré, mettant en veilleuse l'absence de mécanismes de contrôle que son ministère aurait dû mettre en place pour prévenir de tels dysfonctionnements. De même qu'il n'a pas répondu à la question de l'assistanat que l'on semble instituer dans le pays au détriment d'un investissement ou d'une augmentation des salaires à l'effet de rehausser le pouvoir d'achat dérisoire des citoyens.