Rares sont les habitants qui peuvent le situer, cependant d'une manière assez vague. Plusieurs se limitent à ressasser un lointain souvenir à travers lequel on rapporte qu'une négresse (el khadem) a été affectée naguère à ce puits. Elle y puisait de l'eau et servait les janissaires et les voyageurs qui transitaient par cette localité. Toutefois, certains éléments de réponse concernant l'emplacement du puits figurent dans les déclarations faites par deux infatigables chercheurs. Tous les deux sont Birkhadémois, mais adoptent des positions différentes. Le premier, Hamid Gherouffella, est financier de formation et historien par passion. « Le puits de la Négresse, à qui notre localité doit son nom, est situé au bout de l'esplanade faisant face à l'actuelle mosquée. A force d'usage, il se tarit. Il disparaît par la suite, sous les amoncellements et tombe dans l'oubli », a-t-il indiqué. Pour lui, la proximité établi entre le lieu supposé dudit puits et la mosquée est une preuve. « L'actuelle mosquée est élevée sur les décombres d'un ancien lieu de culte. Au bas duquel une magnifique fontaine en marbre y fut érigée en 1798, par le dey Hassan Pacha », a-t-il encore précisé. En effet, en s'approchant du monument, on peut y voir une inscription épigraphique en osmanli (ancienne langue turque), célébrant le fondateur, mais sans pouvoir la déchiffrer. Un document historique présenté à l'occasion en fournit la traduction : « L'Asef de l'époque Hassan Pacha, plein de générosité, de munificence et de justice et qu'aucun autre siècle n'a vu son égal, a créé du néant cette fontaine afin que l'on puisse boire son eau et source de vie. Que Dieu agrée ses bonnes œuvres ! Qu'il lui accorde comme récompense la fidélité et le témoignage de sa satisfaction ! ». L'autre chercheur, Hamza Ould Mohand, est informaticien. Il est aussi président de l'association Le Défi. Pour lui, le célèbre puits est situé au sein même de l'Institut de la formation professionnelle, implanté sur les hauteurs, non loin de l'avenue des frères Djilali. Une fois sur les lieux, la preuve est éloquente. La cavité circulaire à parois maçonnées à partir de matériaux identiques à ceux des édifices ottomans, est située à la limite de l'institut. Entourée d'une végétation luxuriante, entre autres, un ficus centenaire, elle est attenante au palais qui appartenait autrefois, à Ben Negro, un diamantaire proche du Dey. « Ce puits remonte à l'époque ottomane. La profondeur de 50 m est suffisante pour atteindre une nappe phréatique importante. Mais s'il est bien entretenu, c'est grâce à M. Gacem, le directeur de l'institut. Il mérite vivement notre reconnaissance pour avoir sauvegardé un tel vestige », a reconnu M. Ould Mohand. Pour cet interlocuteur, le légendaire puits de la Négresse, ne peut être que ce vestige préservé. D'après lui, l'ancien propriétaire de l'exploitation agricole, l'ex-ferme Morel, renfermant la résidence Ben Negro et le puits, fut l'auteur d'une confusion. « De peur que les autorités coloniales ne déclarent cette zone protégée, car renfermant des vestiges historiques, l'ex-exploitant a jeté le trouble pour faire croire que le puits de la Négresse est situé loin de là, en face de l'ancienne fontaine, pour qu'il puisse acquérir facilement la propriété », a-t-il rapporté. Les historiens doivent établir la vérité autour de ce lieu historique. Une fois identifié, l'authentique puits doit être réhabilité par les autorités communales.