Les enseignants du cycle supérieur reprennent le chemin des universités aujourd'hui. Ils signent leur PV de reprise de travail après des congés allant de 42 à plus de 60 jours, selon les établissements. Les examens de rattrapage sont prévus dès cette semaine. Une rentrée qui s'annonce difficile, vu le nombre de nouveaux bacheliers inscrits pour cette année qui sont près de 278 000. Les infrastructures n'ont généralement pas suivi l'évolution du nombre d'étudiants. Il est prévu de réceptionner 72 290 nouvelles places pédagogiques, selon des sources ministérielles. L'hébergement posera encore problème. Les responsables d'établissement prévoient une gestion centralisée des locaux pédagogiques pour une meilleure prise en charge. Le taux d'encadrement risque d'être inférieur à celui de l'année dernière faute de postes budgétaires suffisants. Sur le plan social, le syndicat de l'enseignement supérieur Cnes vient d'annoncer la fin d'un cycle de réunions avec la tutelle. La commission mixte MESRS - Cnes qui s'est réunie les 12 et 13 août 2007 a adopté quatre parties du statut de l'enseignant du supérieur. La cinquième partie, relative aux salaires, n'a pas été tranchée. Le Cnes avait proposé un salaire net allant de 50 000 DA pour l'assistant à 150 000 DA pour le professeur. Ce point reste tributaire de la grille de salaires du statut général de la Fonction publique. Cette dernière fera l'objet de la rencontre UGTA - gouvernement prévue pour le 3 septembre. Le chef du gouvernement avait annoncé que les augmentations de salaires découlant des statuts particuliers ne pourraient pas avoir lieu avant juillet 2008. Le Cnes tient, à partir d'aujourd'hui et pour trois jours, sa deuxième université d'été à Azur Plage. Le thème retenu est « Pour un saut qualitatif dans l'édification d'une université nationale efficace et performante ». Les questions à débattre sont, entre autres, l'évaluation du système LMD, la gestion de l'université et le statut juridique de l'enseignant. De son côté, la coordination nationale des sections Cnes, l'aile dissidente du syndicat, a tenu, les 29 et 30 août à Alger, sa 16e rencontre. Tout en regrettant l'absence d'une volonté politique de la part des responsables, elle constate qu'aucun des engagements pris par la tutelle n'a été tenu et dénonce « la campagne de désinformation menée par cette dernière ». La coordination affirme que « les augmentations spécifiques de l'ordre de 200% du salaire des enseignants du supérieur n'ont été obtenues que suite aux quatre grèves menées depuis 1996 ». Elle rappelle que la question du logement social se pose toujours avec acuité dans la majorité des établissements du supérieur et qualifie les réformes initiées par le MESRS de « mesures de replâtrage ne pouvant se substituer à une vraie politique de l'enseignement supérieur ». La coordination lance un appel aux enseignants à engager le débat au sein de leurs établissements afin d'établir un programme d'action pour l'année 2007-2008.