Les professeurs n'écartent pas du tout l'éventualité d'une grève au cas où leurs revendications seraient ignorées. Selon le responsable du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), la rentrée universitaire, aujourd'hui, n'est qu'un événement pour les nouveaux bacheliers, car les délibérations des derniers examens n'ont pas été encore affichées. “Comment peut-on parler d'une rentrée universitaire nationale, alors que des étudiants sont encore en examen de rattrapages dans certaines universités et les résultats ne sont pas affichés?” a déclaré Malik Rahmani, secrétaire général du Cnes. Il a ajouté que l'université a enregistré, cette année, un retard dans l'organisation des examens de rattrapages ainsi que les délibérations des notes. Il a annoncé, par ailleurs, que la rentrée universitaire sera officiellement lancée dans la wilaya de Sétif par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Selon notre interlocuteur, les enseignants du supérieur attendent énormément de la rentrée universitaire, notamment des annonces qui seront faites par le chef de l'Etat en cette occasion. D'autant plus qu'il a réaffirmé — lors de l'audition du ministre de l'Enseignement supérieur — la détermination du gouvernement à réunir tous les moyens pour l'amélioration de la qualité de la formation et de l'encadrement ainsi qu'à offrir aux enseignants-chercheurs un environnement socioprofessionnel qui leur permettra d'assurer leur mission dans les meilleures conditions. Selon le premier responsable du Cnes, des contacts avec le ministère de l'Enseignement supérieur ont été pris afin d'aller vers un dialogue et peut-être même vers le dénouement de la situation des enseignants universitaires. D'ailleurs, une rencontre avec les responsables du ministère et les syndicalistes est prévue d'ici la fin de la première semaine d'octobre. “Nous restons toujours optimistes. Nous allons saisir l'occasion de cette rencontre pour aborder toutes les revendications syndicales et soulever les dossiers sensibles du secteur, notamment celui du régime indemnitaire revendiqué par le Cnes depuis des années”, a-t-il précisé. Malgré les attentes des enseignants du supérieur, le syndicat du Cnes n'écarte toujours pas l'idée d'une reprise de la grève dans le cas où leurs revendications socioprofessionnelles ne seraient pas prises en considération par le gouvernement. “Dans tous les cas, cette rentrée sera un tournant important pour l'Université algérienne. Soit on ira vers un dénouement de la situation soit…”, a-t-il menacé. Une situation qui dépendra également de la rencontre ministérielle et du discours du président de la République. À noter qu'un conseil national extraordinaire du syndicat est prévu pour la mi-octobre, où toutes les décisions gouvernementales concernant le secteur de l'enseignement supérieur seront abordées.