L'oubli est enfin réparé. A l'instar d'autres secteurs de la vie économique nationale, l'artisanat algérien a fini par décrocher sa journée nationale. Elle aura lieu le 9 novembre de chaque année. La première édition est programmée pour cette année 2007. Cette date coïncide avec la traditionnelle remise du prix national dorénavant baptisé Prix du président de la République. Il est dédié aux œuvres primées lors d'un concours ouvert à tous les maîtres-artisans du pays. Au-delà de l'aspect que d'aucuns associeront à cette manifestation, les organisateurs, eux, prônent les dimensions économique et culturelle. Il est connu que bien des pays arrivent à générer des ressources considérables en devises grâce à une politique intelligente de promotion de l'artisanal local. Une richesse tout droit sortie des mains expertes de leurs artisans. En prévision de cet important événement, le ministère de la PME-PMI a mis en place une commission nationale de préparation. Elle active depuis la fin juillet avec en son sein des représentants des différents ministères et des personnalités expertes dans le domaine. Le souci de proximité étant de rigueur, les chambres départementales des métiers de l'artisanat sont mises à contribution pour enrichir le programme. Les axes principaux de cette journée nationale augurent d'une volonté de dynamiser les métiers de l'artisanat traditionnel. Un secteur — il faut le rappeler — exténué par les « intempéries » économiques et autres qui ne cessent de le réduire à la portion congrue. Parmi les soucis évoqués lors de l'installation de la commission de préparation, il y a la dimension éducative des Métiers de l'artisanat traditionnel (MAT). Nul ne peut occulter le rôle structurant sur la personnalité de l'empreinte identitaire que laissent au niveau des consciences, les gestes augustes hérités de nos ancêtres. A cet effet, les spécialistes préconisent une approche globale de façon à fixer — visuellement et mentalement — dans le quotidien de nos concitoyens, une image positive de cet héritage ancestral. Il est grand temps que l'Algérien conjugue modernité avec authenticité. La technologie et les moyens modernes de réalisation ou de communication peuvent déblayer le terrain aux fidèles serviteurs de la tradition artisanale. Les maîtres-artisans de l'Algérie profonde attendent avec impatience un plan de décollage pour leurs activités. Cette journée peut et doit leur offrir cette opportunité. Une fois n'est pas coutume, les hameaux et les villages de notre Sahara, des Hauts-Plateaux et de nos montages feront la une des médias. Ils le méritent. N'abritent-ils pas les derniers gardiens d'un patrimoine en péril ? Le devoir de sauvetage — plus que de sauvegarde — reste la première leçon à attendre de ce 9 novembre, Journée nationale des métiers de l'artisanat traditionnel. Rendez-vous est pris pour le lancement de ce passionnant chantier placé sous le le label « Authenticité et innovation ».