Les rebelles du Darfour ont tué 41 civils dans une attaque mercredi dernier contre un bâtiment de l'ONU à l'ouest du Soudan. L'attaque, selon un communiqué du ministère soudanais de l'Intérieur, a visé un bâtiment d'une mission de l'ONU, la Minus, à la frontière entre l'Etat du Kordofan et la région du Darfour. Certains assaillants ont été arrêtés et d'autres sont encore en fuite, ajoute-t-il, sans préciser quel groupe de rebelles est à l'origine de l'attaque. Selon les correspondants sur place, les auteurs de l'attaque seraient les rebelles darfouris du JEM (Mouvement Justice et Egalité) et de la faction Armée de libération du Soudan-Unité (SLA Unity). Ces derniers ont dit mercredi soir s'être emparé dans la journée d'une « base militaire » (ndlr, le bâtiment de l'ONU) à Wad Banda, à 200 km à l'intérieur du Kordofan-Ouest, limitrophe de l'Etat du Darfour-Nord. La Minus est une mission de l'ONU d'environ 10 000 Casques bleus qui veillent au respect d'un accord de paix signé en 2005 par le gouvernement et d'anciens rebelles. Cette attaque intervient alors que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, entame aujourd'hui à Khartoum une tournée d'une semaine au Soudan, au Tchad et en Libye, déterminé à donner un vigoureux coup de pouce au processus de règlement du conflit au Darfour. M. Ban veut d'abord s'assurer que la Minuad, la future force « hybride » ONU-Union africaine (UA), pourra être déployée rapidement et efficacement dans la province soudanaise. Cette force de 26 000 hommes à terme sera la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde. Le conflit qui sévit depuis février 2003 au Darfour, province de l'ouest du Soudan, a fait, selon l'ONU, 200 000 morts alors que Khartoum avance 9000 morts.