Cette nouvelle rentrée sociale, marquée par les doubles dépenses concernant la rentrée scolaire et le mois sacré de ramadhan, s'annonce des plus difficiles pour les chefs de familles qui ne savent à quel saint se vouer devant la flambée des prix des légumes et autres produits de large consommation. Cette montée vertigineuse du niveau des dépenses a vraiment donné le tournis aux petites bourses. En effet, une virée dans les marchés de la ville permet de voir le consommateur terrifié par les prix exposés. Pour les légumes, seuls les aubergines et les oignons qui sont cédés à moins de 15 DA le Kg, sont à sa portée. La pomme de terre est à 60 DA le Kg. Le poivron, la tomate et les haricots verts gardent toujours la dragée haute en affichant respectivement 35 DA, 30 DA et 60 DA le Kg. « Si les fonctionnaires sont frustrés par cette hausse de la mercuriale, quel en serait alors le cas des chômeurs ou des affiliés aux différents mécanismes du filet social », se demandera un enseignant. « J'ai dû hypothéquer mes bijoux pour venir à la rescousse de mon fils, employé à la commune et père de 4 enfants, et surtout pour subvenir aux besoins de notre progéniture qui s'apprête à rejoindre les établissements scolaires », lancera pour sa part Hadja Halima, qui ajoutera avec amertume : « pour le mois de Ramadhan, il est évident que je jouerai des coudes, avec mes concitoyens, devant le siège du croissant rouge ou devant ceux des associations caritatives pour me procurer la ration disponible ». Hausse des prix La hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires de base, tels l'huile, la semoule, le lait et le café, à titre d'exemple, a enregistré ces derniers jours des courbes ascendantes. Ainsi, le bidon de 5 litres d‘huile a franchi le seuil des 470 DA. Le sac de semoule de 25 Kg est passé de 750 à 1050 DA. Le paquet de lait en poudre a grimpé de 135 à 245 DA, alors que le Kg de café est fixé à 360 DA. De quoi avoir la migraine. En attendant la concrétisation des promesses avancées par les responsables, concernant l'augmentation de sa pension de retraite, Hadj Ahmed qui affiche son aire de fonctionnaire, avec chemise et pantalon bien repassés, ne cache pas son regret de voir la situation du citoyen se dégrader ainsi. Aussi, il répondra sèchement à notre question sur le pouvoir d'achat : « Y'a-t-il vraiment un pouvoir d'achat, au point de dire qu'il est dégradé ? »