Le mécontentement social, déjà assez perceptible, prend la tangente. Les vacances sont presque finies. Place à la rentrée sociale. L'Algérien qui a dû se démêler pour un repos mérité va devoir faire face de nouveau aux dépenses inhérentes à la rentrée. Déjà fortement saigné par la hausse des produits de première nécessité qui ont connu durant tout l'été une flambée jamais égalée, la rentrée sociale, qui coïncide avec le mois sacré de Ramadhan, sera des plus dures pour le simple citoyen. Dans quelques jours donc le citoyen renouera avec le travail et l'école, mais dans quelles conditions? A la différence des années précédentes, on se prépare aussi à accueillir le mois sacré de Ramadhan, soit le mois de toutes les dépenses. Sur le front social, il n'y a rien à l'horizon. Aucune évolution n'a été enregistrée afin de soulager un tant soit peu le consommateur. Les prix des produits de première nécessité continuent à grimper. Le mécontentement social, déjà assez perceptible, prend la tangente. Le simple citoyen se sent seul et se débat dans une situation difficile. La majorité des citoyens étant à faibles revenus, leur pouvoir d'achat n'a jamais dégringolé aussi bas. Outre la commission de surveillance des prix et l'importation de la pomme de terre annoncée sur fond d'assouplissement des conditions d'importation, rien ne se profile même si l'attente est grandissante. Ajoutées à l'opération de distribution de trousseaux scolaires, prévue un peu à l'avance cette année de l'avis général, ces trois mesures d'urgence à elles seules ne peuvent pallier l'érosion du pouvoir d'achat du citoyen qui, lui, n'est pas conjoncturel. Plus dure encore est l'adhésion de la Centrale syndicale au report de l'application de la nouvelle grille des salaires, laquelle grille était porteuse de beaucoup d'espoirs pour les travailleurs quant à l'amélioration du pouvoir d'achat. La désapprobation unanime des syndicats autonomes affichée à l'endroit de ce «rangement» de l'Ugta, peut-elle renverser la vapeur sachant la crise qui mine ces structures qui aspirent à maîtriser en misant à chaque fois sur «la démission» de l'Ugta? De multiples grèves sont de ce fait annoncées pour la prochaine rentrée. Autant pour les chauffeurs de taxi que pour les syndicats autonomes tels que le Cnes, le Snapap et le Snpsp. Sur le terrain, le simple citoyen ne sait plus à quel saint se vouer pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. En réponse à l'accusation du gouvernement, les commerçants estiment sans détours que la flambée des prix des fruits et légumes leur échappe totalement. Avec la rentrée scolaire, les consommateurs, notamment les parents, semblent plongés dans un désarroi en raison de la cherté des fournitures scolaires. De nombreuses familles auront tout le mal du monde à devoir faire face aux dépenses de l'heure. A noter que les prix de certains livres ont atteint des niveaux tels qu'ils sont inaccessibles aux petites bourses. Avec un salaire aussi maigre, peut-on subvenir à la fois aux dépenses du mois sacré et à ceux des enfants en matière d'habillement et d'articles scolaires? Rien n'est moins sûr. En l'absence de contrôles efficaces, les commerçants s'enrichiront et le simple citoyen sera seul à se battre. Autant pour les fruits et légumes que pour les viandes dont les prix ne cessent de grimper. Une certitude qui ne manque pas de dénoter une certaine inquiétude auprès de larges pans de la société. Alors, on s'interroge sur la meilleure façon de s'en sortir, le pourquoi de la situation... Et les spéculations vont bon train! Mais là c'est tout un autre sujet que l'on aborde juste pour oublier un instant la réalité amère de la situation.