La restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique, s'achèvera en juillet 2010, honorant ainsi le planning prévisionnel tracé, a-t-on appris auprès de l'entreprise chargée des travaux. La restauration de cet édifice religieux, construit il y a près de 150 ans sur les hauteurs d'Alger et dont le style éclectique s'inspire de références romanes, byzantines et mozarabes, a débuté en fin 2007. "Les délais de restauration de la basilique ont été fixés à 36 mois et cette période sera respectée. Théoriquement, les travaux s'achèveront en juillet 2010", a affirmé à l'APS, Christian Pons, directeur des centres de travaux de l'entreprise "Girard", spécialisée en monuments historiques. "Nous n'avons pas de problèmes pour les délais d'achèvement de ces travaux de restauration", a-t-il affirmé. A propos des conditions de travail dans le chantier, M. Pons a évoqué quelques "contraintes" et "difficultés" d'ordre administratif rencontrées, notamment, pour l'importation de France du matériel et des matériaux nécessaires aux travaux. Ceci a amené l'entreprise, a-t-il relevé, à "précipiter les commandes du matériel spécifique à la restauration de deux à trois mois à l'avance" dans le but d'éviter une éventuelle rupture de stocks qui retarderait l'avancement des travaux. Il a ajouté que l'équipe d'ouvriers a aussi fait face à quelques contraintes météorologiques causées par les rafales de vents fréquents au niveau du site dans lequel se trouve la basilique et qui fait face à la mer. Par ailleurs, M. Pons a indiqué qu'un "chantier-école" de formation en taillage de pierres et de maçons de monuments fonctionne parallèlement au chantier de restauration. Une trentaine de stagiaires ont été formés dans ce cadre, a-t-il fait savoir. Durant toute la durée des travaux l'activité cultuelle de la basilique n'a pas cessé de se dérouler, a-t-il tenu à souligner. Concernant les techniques de restauration utilisées, le maître d'oeuvre de la restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique, l'architecte Xavier David, a indiqué qu'"un édifice comme celui-là est restauré avec les techniques qui ont permis de le construire". "Nous essayons de travailler avec les mêmes pierres, utiliser les mêmes techniques de badigeon que celles du 19e siècle et faire appel, pour la restauration des vitraux, à des professionnels qui maîtrisent les techniques du vitrail de cette époque", a-t-il précisé, soulignant qu'"il s'agit de reconstituer l'édifice et son intégrité physique et esthétique". Le fait que la basilique soit située dans une zone sismique, des études de confortement parasismique ont été élaborées afin de prémunir l'édifice contre de nouveaux séismes, a-t-il indiqué, ajoutant que ce lieu de culte a été "sérieusement endommagé" par le séisme de mai 2003. Il a précisé, à cet égard, que des confortements à base d'inox et de carbone ont été effectués pour "consolider dôme, clochetons, nef et toiture", parties qualifiées de "fragiles". Pour sa part, le directeur des projets de l'association Diocésaine d'Algérie, initiatrice du projet de restauration, Dominique Henry, a expliqué qu'il s'agit d'un travail "très conséquent". "Ce ne sont pas de simples travaux d'entretien. On ne fait pas d'embellissement proprement dit, on reprend toutes les structures de l'édifice qui ont été fragilisées, avec plusieurs objectifs, dont le plus important est la sécurité du public à l'intérieur et à l'extérieur de la basilique", a-t-il dit. Située sur la commune de Bologhine, au sommet d'un promontoire dominant la Méditerranée, la basilique Notre Dame d'Afrique a été édifiée au milieu du 19e siècle. Le gros oeuvre a été réalisé en 1866 et l'édifice a été achevé et consacré en 1872. Sa restauration qui revêt plusieurs dimensions représente "un grand projet de sauvetage d'un patrimoine culturel de qualité et de promotion du dialogue interculturel", selon l'association qui estime que "la sauvegarde de ce patrimoine historique, culturel et architectural, sans laquelle la pérennité du bâtiment serait rapidement compromise, n'a pas d'autre signification". R.R