Une trentaine de taxis appartenant à une agence fondée par le ministère des Affaires religieuses et la banque Baraka sillonnera la capitale avant la fin de l'année en cours. Il s'agit, il faut le dire, d'une initiative unique, puisque les bénéfices de cette nouvelle agence de taxis seront en grande partie utilisés dans des actions caritatives. L'agence en question, baptisée Taxis Waqf, mise en place récemment, est gérée par le fonds waqf du ministère des Affaires religieuses et de celui de la banque Baraka. Le waqf, pour ceux qui l'ignorent, désigne les fonds et les biens gelés par des particuliers dans le but de l'exploiter dans des œuvres de charité. Hideur Nacer, directeur central à la banque Baraka et membre du conseil d'administration de l'agence Taxis waqf, nous informe que l'objectif recherché à travers la mise en place de cette agence « est de donner une dimension économique et social au wakf qui est, à l'origine, un acte de dévotion religieux. Jusqu'ici, les gens mettaient leurs biens en waqf de façon individuelle et sporadique. Notre souhait est de donner une plus grande envergure à cette action ». L'autre objectif recherché à travers la création de cette société est de créer des postes d'emploi, au moins une trentaine pour un début. Le responsable nous informe, en outre, que les bénéfices devant être récoltés par l'agence seront investis dans l'agence mais surtout pour des actes de charité et de solidarité. En d'autres termes, il s'agit pour les fondateurs de cette agence de fructifier le waqf. A ce propos, M. Hideur a tenu à préciser que la mise en place d'une société de ce genre est une première dans le monde islamique. Il notera, au passage, que l'agence qui couvrira la capitale dans un premier temps devra s'élargir vers d'autres wilayas du pays, en vue d'assurer ses services à l'échelle nationale. L'agence Taxis waqf est une société par actions alimentée en partie par des particuliers aux côtés du ministère des Affaires religieuses et de la banque Baraka. Le capital de cette société est fixé à 33 millions de dinars, dont le ministère détient la majeure partie. Sur un autre plan, les fondateurs de cette société avouent avoir rencontré des difficultés, notamment administratives, lors du lancement de ce projet, en raison, nous dit-on, de « son caractère novateur ». En parlant justement d'innovation, les responsables de cette agence de taxis ont opté pour un nouveau service de communication entre le standard et les chauffeurs de taxi. Les responsables de la société n'ont pas souhaité effectuer leurs liaisons par radio mais par une nouvelle technologie baptisée « push-to-talk » qui assure des liaisons téléphoniques via Internet et qui assure une plus large couverture que les communications radio. Des contacts ont été déjà établis avec l'opérateur Nedjma et la société algéro-américaine Bivision pour l'acquisition de ce tout nouveau produit. Les responsables de l'agence de taxis envisagent, en outre, de donner la possibilité de permettre aux chauffeurs travaillant pour cette agence d'acheter, à des prix relativement bas, leurs véhicules de service au bout d'une certaine période.