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Remettre notre stratégie touristique sur pied
Publié dans El Watan le 09 - 09 - 2007

Lorsqu'on pose de mauvaises questions, on ne peut attendre de bonnes réponses… C'est ce que je m'efforce de répéter lors des conférences qu'il m'arrive d'animer. Cette réflexion et très significative dans le secteur du tourisme qui, depuis plus de vingt ans, marche sur… la tête.
Tous les gouvernements qui passent à une fréquence relative, consacrent au secteur touristique quelques intentions avec pour objectif stratégique « le développement et la destination Algérie, avec ses gisements diversifiés et uniques pour certains d'entre eux… ». C'est une erreur stratégique pour notre pays que de mener une politique touristique basée sur la construction d'une industrie touristique capable d'attirer la manne financière étrangère ! Cette affirmation rugueuse va, certainement, faire chavirer les desseins de plus d'un apprenti sorcier du secteur qui, depuis vingt ans, jonglent avec ce discours rentier et qui est, de toute façon, irréalisable pour les dix prochaines années, quels que soient les moyens mis en œuvre. Alors, que faire ? Il faut, d'abord, être capable de manipuler quelques concepts théoriques et les assimiler. Le premier, c'est le concept de « manque à gagner ». Tout le monde comprend le gain, le profit, les intérêts, les bénéfices (1), mais le manque à gagner… C'est un paradigme abstrait difficile d'accès. Ce manque à gagner, dans le cas d'espèce, ce sont les centaines de millions d'euros, que les « touristes algériens » emportent avec eux, chaque année, pour passer leurs vacances à l'étranger. Si ce constat n'est pas l'élément structurant de notre politique touristique, alors, je retourne à l'école pour réapprendre ce que c'est que la stratégie ! Qui s'est demandé, un jour, pourquoi nos compatriotes passent (aujourd'hui) massivement leurs vacances à l'étranger, au grand bonheur des pays d'accueil, que je ne citerais pas, par pudeur. Que vont-ils chercher qu'ils ne trouvent pas en Algérie ? Combien sont-ils ? Combien d'argent dépensent-ils ? Et pour quelques produits ? Autant de questions (et il y en a d'autres) qui auraient dû constituer la trame de la stratégie touristique de notre pays, si on ne veut pas marcher sur la tête. II faut que les pouvoirs publics en charge du secteur affichent, sans ambiguïté aucune, que pour les dix prochaines années, notre effort dans le secteur doit, obligatoirement, commencer par la satisfaction des besoins touristiques des... Algériens ! Voulez-vous des moyens financiers ? Faisons les comptes : pour un million d'Algériens qui va à l'étranger en dépensant mille euros chacun, il y a un milliard d'euros de... manque à gagner (2) ! Tout le monde sait que nous sommes loin du compte et que les « manques à gagner » sont beaucoup plus importants, si l'on exclut le « tourisme obligé » (religieux, santé, affairisme...). La récupération de cette manne financière est liée à notre capacité de mettre, à la disposition des consommateurs algériens, un produit à qualité prix au moins égale à ceux des pays concurrents. Si cela n'est pas une politique à moyen et à long termes, je tire également un trait sur mes années d'expérience dans le secteur. Remettre la politique touristique sur les pieds consiste donc à tenir compte de la segmentation du marché des produits touristiques, des us et coutumes des consommateurs, de la périodisation de la pratique touristique (hiver, été, Ramadhan, scolaire…) des budgets consacrés à ce produit et des derniers développements mondiaux de l'industrie touristique (tourisme de santé, ludique, gériatrique, culturelle et cultuelle...(3). Bref, une gamme large et variée capable de faire le bonheur d'une grande partie de nos compatriotes. Pour ceux qui veulent visiter les pyramides de Chéops, à l'évidence, ils ne les trouveront pas en Algérie, mais il faut mettre à leur disposition un réseau fiable d'agences de voyage professionnelles, de manière à répondre à cette demande particulière. Pour le reste, la mise en œuvre n'est pas trop compliquée dans la mesure où il y a volonté politique de faire. En effet, pour chaque produit touristique, une segmentation par moyen (espace d'abri, camping sans et avec tentes, stations de caravanes et aires de caravanes, bungalow et villas préfabriquées...) sur l'ensemble du territoire national, peut être organisée (secteur public et privé confondus) sous différentes formes (achat, location, sharetime, concession...), et à un coût dérisoire par rapport aux investissements lourds nécessités par une complexe touristique. Cette tâche peut être valablement confiée aux collectivités locales qui, d'ailleurs, en tireront tous les bénéfices et les retombées. Une coordination nationale est nécessaire afin d'assurer la cohérence intersectorielle du fait de l'intervention de plusieurs départements ministériels (Intérieur, Tourisme, Finances, Culture, Défense..) Les entreprises, notamment publiques, ont également un créneau à prendre dans ce segment de marché et, en particulier, la mise à contribution des œuvres sociales. On peut taxer cette politique de tourisme populaire, puisque orientée vers les classes moyennes (qui ne se rendent pas à l'étranger), ce qui n'est pas l'objectif visé … A bien y réfléchir, ce n'est certainement pas les milliardaires algériens (même s'ils sont de plus en plus nombreux) qui sortent en masse dans les formules étudiées pour eux par les pays d'accueil. C'est à cet endroit que réside la gageure, et relever ce défi, c'est remettre la politique touristique sur les pieds, tout le reste est de la fuite en avant. Trouver la formule qui permette aux Algériens de passer leurs vacances en Algérie, avec des produits de qualité à des prix étudiés, est l'objectif stratégique des responsables actuels du secteur. Pour le reste, la formule « complexes touristiques » des années 1970 a définitivement vécu… Les restes de ces derniers font peine à voir (et à fréquenter) faute d'une politique hardie de prise en charge du problème de leur revanping (ou remise à niveau). Leur privatisation affichée et annoncée est à chaque fois reportée aux calendes grecques pour des raisons objectives de rentes de situation. Les projets nouveaux, nationaux ou étrangers, restent virtuels et s'écrasent sur les récits coupants des terrains domaniaux et des apéritifs féroces de la spéculation foncière. Comme politique résiduelle, en matière touristique, en direction de la clientèle étrangère, seul le produit de très haute gamme doit être privilégié, ce qui nécessite des investissements lourds qui doivent être dévolus, exclusivement, à des grands groupes touristiques internationaux professionnels, rompus dans l'industrie touristique de cette catégorie de produits. Le bricolage, à cet endroit, est à éradiquer de manière à ce que la destination Algérie soit réputée en tant que telle. Tout le monde sait les dégâts causés par le tourisme de masse, dès lors, il nous appartient de le proscrire dans notre pays. Les gisements touristiques uniques au monde (notamment ceux du Sud), ne peuvent être bradés en aucun cas aux vendeurs de rêves par charters interposés. Un tourisme éducationnel avec de hautes valeurs ajoutées doit être de mise, de manière à préserver nos vestiges (la rapine sévit actuellement) et les valoriser avec toutes les précautions d'usage.
NOTES :
(1) Dans le langage populaire, on parle de « chkara ».
(2) II faut ajouter, à cette manne financière, l'emploi créé à l'étranger, au détriment de la main-d'œuvre nationale.
(3) II convient de joindre, à cette liste, le tourisme « des rapatriés d'Algérie » qui est captif.


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