Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères et de la Coopération, Léon Bernardino, était hier à Alger officiellement pour discuter « des derniers évènements survenus dans la région et les relations internationales ». Le haut responsable ibérique a-t-il été dépêché à Alger pour dissiper les nuages qui risquent d'assombrir la coopération énergétique entre les deux pays suite au litige entre la compagnie pétrolière nationale, Sonatrach, et les deux compagnies espagnoles Repsol et Gas Natural ? La coopération énergétique entre l'Algérie et l'Espagne avait déjà été mise à rude épreuve par un contentieux concernant le projet du gazoduc Medgaz et le désaccord portant sur le prix du gaz. Léon Bernardino a d'emblée soutenu que le partenariat dans le domaine énergétique entre les deux pays est « solide et se poursuivra ». Le niveau des relations entre Alger et Madrid est considéré par le gouvernement de Zapatero des plus satisfaisants, a-t-il ajouté, tout en espérant « que tous les doutes exprimés (à ce sujet) récemment dans certains médias vont être dissipés dans les semaines qui viennent ». La visite de ce représentant du gouvernement espagnol intervient au moment où un énième litige est venu entacher les échanges dans le domaine de l'énergie après la résiliation par Sonatrach du contrat conclu en 2004 portant sur le projet intégré pour le développement du gisement de Gassi Touil qui devait être réalisé en partenariat avec Repsol et Gas Natural. L'entreprise nationale avait justifié cette décision par le non-respect des deux compagnies précitées de leurs obligations contractuelles. Le contrat stipule que le projet devait être réceptionné en 2009 alors que Repsol et Gas Natural ont signifié à Sonatrach que la date d'achèvement du projet a été reculée à fin 2012 au plus tôt. La compagnie algérienne a souhaité maintenir le litige dans sa sphère commerciale tandis que les deux compagnies espagnoles ont voulu lui conférer un cachet politique en accusant explicitement l'Etat algérien d'avoir des velléités de contrôle total du projet dans un communiqué rendu public mardi dernier. Mais avec cette visite et les assurances du secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères et de la Coopération, Léon Bernardino, l'Espagne s'aligne sur la vision de Sonatrach en se démarquant de celle de Repsol et de Gas Natural qui veulent donner à ce litige une connotation politique. La compagnie nationale a tenu à préciser lors de sa réplique sous forme de communiqué, mercredi dernier, que le litige se limite au projet de Gassi Touil et n'implique en aucun cas l'Etat algérien. Autant Sonatrach que Repsol et Gas Natural ont annoncé leur recours à un arbitrage international pour statuer sur ce litige.