Avant-hier, au stade des 3 frères Zerga, les Tlemceniens n'étaient pas en grand nombre pour dénoncer les actes barbares commis à Batna et à Dellys. Et pour ceux qui connaissent le nationalisme et la résistance aux hordes sauvages des enfants de Lalla Setti, pendant la décennie noire, ils sont en droit de s'interroger sur cette défection. A l'extérieur du stade, les citoyens se sont confiés : « Nous portons l'Algérie dans notre cœur, nous sommes contre le terrorisme et contre les ennemis de l'Algérie jusqu'à la fin de nos jours. Et nous n'avons pas besoin d'aller au stade pour l'exprimer. Un appel du cœur ne se commande pas, cela se fait spontanément et sans tuteur. » Nos interlocuteurs tiennent aussi à préciser : « Pour que les citoyens de Tlemcen soient en symbiose avec les autorités locales, il faut que l'Administration les considèrent comme citoyens pendant toute l'année, pas uniquement quand elle a besoin d'eux pour ses programmes de circonstance. Aux responsables de comprendre que les habitants de la wilaya de Tlemcen ont compris qu'ils ne se laissent plus utiliser et mener par le bout du nez… » Une confession qui en dit long sur les réalités d'une wilaya belle et riche économiquement et historiquement et dont les enfants crient à la marginalisation. « Touche pas à mon Algérie ! » clament-il sereins. Quant au charivari de circonstance, dont certains sont devenus maîtres, les citoyens n'en ont cure.