Le gouvernement allemand a débloqué un budget de 8,7 millions d'euros pour le financement d'un programme de développement économique durable destiné aux petites et moyennes entreprises (PME) algériennes qui ont moins de 20 employés. La gestion de cet important programme a été confiée à l'agence allemande de coopération technique GTZ. Les initiateurs de ce dispositif espèrent avoir réalisé un développement durable du secteur de la PME en Algérie. D'ailleurs, la durée de ce programme divisé en quatre phases est de huit ans. Il a été officiellement lancé hier. Il vise en premier lieu à aider le ministère de la PME et de l'Artisanat à élaborer une politique et une stratégie pour le développement de ce secteur important de l'économie nationale, dont la politique de mise à niveau. Les experts de GTZ préconisent la mise en place d'une institution financière pour pallier les réticences des banques algériennes à financer les opérations d'extension d'activité et d'investissement des PME qui se trouvent ainsi dans une situation de stand-by faute de financements. GTZ a étudié plusieurs possibilités pour remédier à ce problème, y compris la multiplication d'instruments de garantie des crédits, mais il s'avère que ces efforts sont insuffisants. Les intervenants qui ont pris part à la journée de présentation tenue hier à l'hôtel El Aurassi sont unanimes à dire que la création d'une banque des PME devient impérative. Il a été constaté que malgré la mise en place d'organisme de garantie afin de faciliter l'accès des PME aux financements bancaires, celles-ci continuent à se heurter à des fins de non- recevoir qui leur sont signifiées par les banques. On pensait en effet que la création du Fonds de garantie des crédits accordés aux PME (FGAR) et dernièrement de la Caisse de garantie des crédits à l'investissement (CGCI-PME) allait mettre fin aux réticences des banques. Proportionnellement au nombre de PME en Algérie, estimé à 300 000 majoritairement privées, seules 206 garanties ont été accordées par le FGAR pour un montant de 5,2 milliards de dinars. La CGCI-PME a, quant à elle, garanti 22 projets pour 544,3 millions de dinars tandis que 41 dossiers sont en attente pour 1,3 milliard de dinars. L'Agence nationale pour le développement de la PME bénéficiera, elle aussi, de l'assistance technique de GTZ. Cette dernière accompagnera cet organisme dans ses nombreuses missions. L'une des actions inscrites dans ce programme d'aide consiste à régulariser la situation des PME qui existent dans le secteur informel. Les Allemands ont insisté sur le fait que l'Algérie recèle un grand potentiel en la matière et dont la valeur ajoutée serait non négligeable. Ce potentiel ne demande qu'à être organisé, ont-ils soutenu. Les associations et les organisations patronales doivent elles aussi être associées à ce programme qui entre dans le cadre de la coopération économique entre l'Algérie et l'Allemagne.