Des crédits d'investisse-ment à long terme, d'une durée maximale de 25 ans pour le financement des projets des petites et moyennes entreprises (PME), seront bientôt disponibles dans les banques, a annoncé, hier, sur les ondes de la chaîne III, Moussaoui Rachid, DG de l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise. Il a révélé, à ce propos, que des réunions interministérielles ont été organisées régulièrement ces derniers mois avec l'implication des établissements financiers dans le but de trouver la meilleure formule pour financer, à long terme, nos petites et moyennes entreprises. Le gouvernement espère mettre un terme ainsi aux entraves rencontrées aujourd'hui par les entrepreneurs pour le lancement de leurs projets. Il est prévu l'injection de fonds supplémentaires en vue d'encourager les banques à créer des mécanismes de financement de crédits d'investissement à moyen et long termes. En termes plus clairs, il est question de considérer les garanties du Fonds de garantie des crédits aux PME comme garanties de l'Etat pour une meilleure coopération avec les banques. Le crédit-entreprise long terme sert généralement à financer l'achat et/ou la réalisation d'un bien de valeur importante, comme par exemple des constructions ou bâtiments industriels, de gros équipements dont la durée de vie est supérieure à sept ans. Autre annonce faite par ce responsable est la réactivation de l'intermédiation financière pour assister les entrepreneurs dans leur quête de financement. Abondant dans ce sens il a révélé que le projet de la Loi de finances 2010 qui est «prêt et ficelé» devra apporter des réponses chiffrées au secteur de la petite et moyenne entreprise. Il a confié ainsi que des rabattements fiscaux et parafiscaux sont prévus dans la prochaine Loi de finances pour la PME. Selon le même responsable, le gouvernement est disposé à aller de l'avant dans ce sens, mais de manière sélective en optant pour les entreprises absorbant une main d'ouvre importante ou celles désireuses d'investir dans des secteurs à valeur ajoutée comme l'industrie et la mécanique. La Loi de finances complémentaire 2009 comporte également de nouvelles mesures au profit de la PME, notamment en matière d'allégement de la pression fiscale, l'exonération de l'impôt sur la recette globale de certaines entreprises, le renforcement des garanties contre les risques qui découlent des financements des crédits à l'investissement et l'amélioration de l'environnement de l'investissement, rappelle-t-on. Revenant sur la mise à niveau des entreprises, il a déclaré que le programme MEDA II sera lancé prochainement avec, comme objectif, une diversification du tissu industriel en Algérie qui reste dominé par l'agroalimentaire. Le programme européen Méda II, signé en mars 2009, comporte des mesures de soutien et de mises à niveau au profit de la PME. Le coût de ce programme est de 45 millions d'euros, dont 40 millions proviennent de l'Union européenne, 1 million d'euros constituant la contribution du gouvernement algérien et 4 millions d'euros représentant l'apport des petites et moyennes entreprises. Questionné sur le taux de mortalité important de la PME en Algérie, il avoue que les entreprises sont confrontées à des entraves environnementales. Il existe ainsi des carences dans le domaine des technologies, de la qualité des produits, de la formation des ressources humaines, du management et des coûts de transaction qui obèrent non seulement leur compétitivité mais, à moyen terme, leur pérennité, et voire même à cours terme, leur survie avec le démantèlement tarifaire et l'ouverture économique. Il est à noter que le ministre de la PME et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, a déclaré, dimanche, devant les directeurs des Chambres de commerce et d'artisanat, que le secteur de la PME et de l'artisanat a connu une évolution considérable durant le premier semestre 2009 en réalisant 80% des projets programmés. Cette évolution est reflétée à travers l'augmentation du nombre des petites et moyennes entreprises qui représentent 99% du total des entreprises. Leur nombre a atteint, selon le ministre, 408.753 unités durant le premier semestre de l'année 2009, soit une hausse de 17.000 entreprises. Le nombre de postes de travail dans le secteur a également connu une évolution. Il est recensé 1.325.614 postes, soit 40.000 postes supplémentaires. Le gouvernement ambitionne, dans le cadre du prochain quinquennat (2010-2014), de créer 200.000 petites et moyennes entreprises.