Les travaux du colloque international « Mondialisation et développement » se sont achevés lundi dernier à Annaba. Durant deux jours, les participants à cet important rendez-vous international ont débattu des différents aspects liés à la mondialisation et au développement, ainsi qu'à la possibilité d'une intégration qualitative de l'Algérie. Ils ont essayé, à travers l'organisation de deux ateliers, de répondre, à travers ce titre, à la question suivante : « Monde d'hier, monde de demain, de quelle société veut-on parler ? ». Organisé conjointement par l'université Badji Mokhtar de Annaba et le centre d'études du développement international et des mouvements économiques et sociaux de Paris (CEDIMES), ce colloque a vu la participation de 19 rapporteurs, tous des universitaires, chercheurs et spécialistes en la matière. Ils sont venus du Congo, du Cameroun, de Roumanie, de France, de Tunisie, de Grèce, de Turquie, et d'Algérie pour présenter, défendre et convaincre les assistants de leurs visions et idées, à travers 39 communications aussi instructives et pertinentes les unes que les autres. « La conscience environnementale et la mondialisation », de Bakdi Fatima du centre universitaire Khemis Miliana, « Economie de marché et innovation dans les entreprises agroalimentaires en Algéri » du Dr Benamar Boukhalfa de l'INRA de Montpellier, « vers un autre management de l'économie mondiale » de Dumitru Félicia de l'université Valahia de Targoviste de Roumanie, et « Mondialisation innocente et conspiratrice » du Dr Negreponti Delivani Maria de Grèce sont, entre autres, les communications qui ont été présentées lors des travaux des deux ateliers. Les débats étaient chauds ; dans son allocution, Dr Saïd Boumendjel, initiateur du colloque, a mis les points sur le prototype de la mondialisation, qui se veut une mondialisation raisonnable, précisant : « Ce séminaire, qui se veut international, s'inscrit justement dans le triple contexte de la mondialisation actuelle de l'économie, des politiques économiques mises en œuvre un peu partout dans le monde pour y répondre, et du développement des nations, que l'on souhaite durable et équitable, en un mot raisonnable ». Par ailleurs, la communication du docteur Yaici Farid de l'université de Béjaïa a été très instructive quant au chemin à emprunter à l'avenir par l'Algérie, pour son intégration qualitative à la mondialisation. A ce propos, il s'interrogera : « s'il est admis que l'Algérie n'est intégrée à la mondialisation que par le biais des hydrocarbures, la nouvelle stratégie industrielle augure-t-elle d'une intégration plus grande et plus qualitative ? Celle-ci prévoit de développer les secteurs où l'Algérie pense présenter des avantages compétitifs vis-à-vis de la concurrence étrangère, moyennant le soutien de l'Etat, le partenariat et les investissements directs étrangers. Si le retour de l'Etat aux affaires, dans le cadre de cette nouvelle stratégie, est un secret de polichinelle, la question qui se pose n'est plus de savoir s'il faudra plus ou moins de présence de l'Etat, mais s'il y aura un meilleur Etat. S'il faut s'attendre à la mise en place de partenariats et d'IDE, l'Algérie pourra-t-elle recourir de nouveau à l'endettement extérieur pour soutenir sa nouvelle stratégie industrielle ? »