La wilaya de Annaba a bénéficié, ces dernières années, d'importants moyens financiers qui pourraient, s'ils venaient à être exploités rationnellement, résorber les déficits cumulés à tous les niveaux, du moins effacer les stigmates des années de vaches maigres. Ce sont, à titre indicatif, et pour la seule année 2006, quelque 22 milliards de dinars qui lui ont été alloués. Cette autorisation de programmes concerne différents secteurs confondus. Annaba, qui se vantait du statut de métropole de l'est du pays, a croulé sous le poids des contraintes qui en ont fait une cité peu vivable. L'effort consenti a été annihilé, d'autant plus que les conditions de viabilité dans les espaces structurants sont faibles, et le cadre de vie problématique. La majorité des habitants est concentrée au niveau de quatre communes.Les problèmes, à l'origine de la très forte pression qui s'exerce sur le tissu économique et social, sont d'après les responsables locaux, liés aux inondations, aux réseaux d'assainissement vétustes et sous-dimensionnés, ainsi qu'aux goulots d'étranglement créés par la saturation des infrastructures routières. Cependant, le parc des habitations précaires, comme pour les grandes villes, constitue une entrave sérieuse ; l'on avance le chiffre de 19 000 baraques et près de 6 500 logements vétustes hérités de la période coloniale. Aussi, l'ex- poumon économique de la région pâtit-il du manque de terrains d'assiette qui, pour le moins, accentue l'écart entre l'offre et la demande des équipements collectifs. Sur ce registre, il est utile de dire que la wilaya a pris ses devants pour répondre à la demande foncière et relancer l'investissement. La mobilisation de capacités foncières et la réhabilitation des zones industrielles et des ZAC ont, entre autres mesures, visé à préserver l'attractivité dont s'enorgueillit la ville du jujubier et attirer, pourquoi pas, l'investissement étranger. La wilaya de Annaba recèle des potentialités agricoles avérées, et est dotée d'un réseau d'infrastructures relativement développé, d'un pôle universitaire en perpétuel essor, de ressources marines et de multiples atouts pouvant donner un véritable coup de fouet au développement local. Annaba, pôle touristique, par excellence, compte quatre ZET, sur lesquelles l'on mise beaucoup pour créer de nouveaux postes de travail et renflouer les caisses des communes. Les grands projets structurants dont a bénéficié cette wilaya conforteront, à coup sûr, cette dernière dans son statut de capitale de l'Est et bouleverseront le vécu du citoyen annabi, du moins, l'on escompte un changement total, et cette ville accuse d'ailleurs un léger mieux dans la prise en charge des attentes sociales. À titre d'exemple, quelques indicateurs pour mieux apprécier la tendance : le citoyen reçoit aujourd'hui l'équivalent de 1 000 litres d'eau potable quotidiennement, les habitants sont raccordés à hauteur de 90 % en AEP et 85 % en matière d'assainissement. Par ailleurs, Annaba enregistre un taux appréciable en matière d'électrification, soit 96 %, alors que celui en gaz naturel est aux alentours de 67 %.