Au premier jour du mois sacré de Ramadhan, la flambée des prix sur les produits maraîchers dépasse tout entendement. Ainsi, la pomme de terre, l'aliment de base, est cédée à 80 DA, les haricots verts à 70 DA, les navets à 70 DA, le poivron à 50 DA et la carotte à 50 DA. Mais la pénurie sur le lait en sachet, provoquée comme chaque année par la forte demande, engendre une tension et de longues files d'attente. Par contre, de petits revendeurs à la sauvette le propose ostensiblement à 40 DA le sachet et le consommateur ne se fait guère d'illusions sur le renchérissement des prix en période de jeûne. Car, les plus avertis de cette situation ont déjà pris depuis plusieurs semaines leur précaution pour contourner cet écueil en stockant dans des réfrigérateurs et autres congélateurs des quantités de denrées alimentaires, en attendant l'embellie relative qui interviendrait vers la dernière semaine de Ramadhan. La viande et le poulet, aliments indispensables durant ce mois, qui frôlent respectivement les 550 DA et 270 DA le kilo, sont hors de portée pour les bourses moyennes. Selon des personnes interrogées, la lassitude gagne le consommateur qui voit, à travers le baromètre de la mercuriale du marché des fruits et légumes, s'éroder son pouvoir d'achat. Par ailleurs, les habitants s'interrogent depuis de nombreuses années si l'agglomération finira un jour par être dotée d'un grand marché des fruits et légumes, digne de la capitale du Sud ouest. Car, le marché couvert et le marché « Bouhlal », le premier datant de l'époque coloniale et l'autre réalisé au début des années 1970, situés au centre-ville, ne répondent ni aux normes de sécurité, ni aux conditions d'hygiène. Saleté dans les marchés Ces deux marchés se distinguent par l'exiguïté de leur surface marchande et la saleté des lieux. A titre indicatif, le marché « Bouhlal », en hiver, lorsque la pluie fait son apparition, se transforme en terrain boueux et pendant plusieurs jours, rares sont ceux qui osent y pénétrer pour effectuer leurs achats. La grande affluence que connaissent ces endroits commerciaux, même en dehors de la période de jeûne, démontre l'urgence et la priorité pour les pouvoirs publics locaux de songer à un projet de réalisation d'une grande surface de commercialisation des fruits et légumes. Comme nous l'avons pu le constater, hier et aujourd'hui, en ces premières journées de Ramadhan, les bousculades des consommateurs sont d'une ampleur telle, qu'il faut disposer des nerfs d'acier pour pouvoir se frayer un petit passage et accéder aux étals des marchands et bouchers. Selon des avis partagés, la construction d'un grand marché des fruits et légumes aura inévitablement pour important avantage de désengorger en grande partie le centre de la ville de l'intense circulation automobile et piétonne qui empoisonne l'existence des citoyens.