La wilaya de Sétif va connaître, du 15 septembre au 8 octobre, un programme d'animation culturelle riche et bien chargé. A l'occasion du Ramadhan, des activités variées vont « réveiller » les recoins les plus éloignés de Sétif. Les communes d'El Eulma, Amouchas, Aïn El Kebira, Tizi'n'béchar, Aïn Oulmène, Aïn Azel, Salah Bey, Aïn Abessa, Hammam Sokhna, Bougaâ, El Belaâ, Guellal, Bir El Arch…seront couvertes par ce programme. Ce qui permettra aux populations locales de sortir de leur monotonie et de s'ouvrir à la culture, monopole du chef-lieu jusque-là. Des soirées musicales, théâtrales, des représentations pour enfants, des hommages à des artistes vivants ou disparus, ainsi que des conférences portant sur la science et la pensée islamique vont mettre un léger souffle de vie dans l'espace culturel de la capitale des Hauts-Plateaux. Pour cette édition 2007, les organisateurs ont donc opté pour la décentralisation de l'activité et l'encouragement des artistes locaux. Ces derniers auront, de cette façon, l'opportunité de faire la promotion de leurs produits et œuvres récentes ou anciennes. Certaines soirées musicales seront consacrées au chaâbi, au malouf ou aux Aïssaoua. Des artistes et des troupes de renom investiront les scènes de la maison de la culture Houari Boumediene de Sétif, du théâtre municipal ou encore les autres communes de la wilaya. Salim Fergani, Rabah Asma, Nardjiss, Zineddine Bouchaâla, les compagnons de Nedjma avec leur pièce « L'errant », Toufik Mezzache avec son monologue « Le retard », Mourad Saouli avec « Le parasite », se produiront durant ces soirées sétifiennes. Dans le cadre du programme « Alger, capitale de la culture arabe », le ballet national, le théâtre régional de Constantine, les chanteurs Mohamed Lamine, Radia Manel et Hakim Bedar, seront les hôtes de l'antique Sitifis .Chacune des soirées verra honorer un artiste sétifien, et la nouvelle génération d'artistes rendra hommage aux anciens disparus ou encore de ce monde. Saïd Mehentel, Tahar Gouffi, Mohamed Benchaib, Abdelwahab Sellami, Mohamed Ferkous, Abdallah Ghadjati ou encore Kamel Souisi, seront à l'honneur. Les enfants ne seront pas oubliés, chaque vendredi, en matinée, ils bénéficieront d'un spectacle. Des conférences à thème religieux sont aussi au programme pour les après-midi du lundi et du jeudi, où la pensée islamique sera décortiquée par des théologiens et historiens connus. En parallèle, des expositions artistiques occuperont le hall de la maison de la culture, « Sétif à travers les âges », concoctée par le musée national d'archéologie de Sétif, « L'artisanat et les métiers », organisée par des associations, et enfin les artistes plasticiens exposeront leurs œuvres au public sétifien. Nos décideurs doivent mettre un terme à la culture conjoncturelle. Les citoyens d'un pays, qui a tant souffert durant les années de braise, sont dans l'attente d'une véritable politique culturelle devant permettre au pays de s'ouvrir sur le monde et faire de l'activité culturelle, un acte quotidien, comme c'est d'usage chez nos voisins, qui se permettent le luxe d'inviter et à longueur d'année des stars arabes et mondiales. « Un festival par an est très en déça des aspirations des citoyens avides de chants, danses, opérettes, pièces théâtrales, expositions de peintres et foires du livre », dira, non sans amertume, un intellectuel de l'antique Sitifis qui n'aime pas la culture tape-à-l'œil.