Bouanani Samir, qui va allègrement sur ses quarante cinq piges, est venu au théâtre après en avoir attrapé le virus au lycée Hammou Boutlélis, du quartier de Gambetta, où il vit le jour 15 ans plus tôt. Le baccalauréat en poche, Samir décide de s'inscrire à l'université et décroche un diplôme d'études supérieures en art dramatique. Mais ce n'est pas la licence qui lui servira pour trouver un emploi salarié. Puisqu'il gagne sa vie en qualité de professeur d'éducation physique. Au lycée, en compagnie d'un groupe de camarades, il participe à la création de la troupe théâtrale qui prendra le nom du lycée Hammou Boutlélis. En dépit de sa licence en art dramatique, un diplôme qui n'offre effectivement que peu de débouchés, Samir Bouanani, accro impénitent de l'art des planches, continuera d'assouvir sa passion et de se former dans le domaine, en amateur. Mais sa deuxième vocation, c'est le sport, qui allait lui permettre d'assurer ses ressources financières. C'est seulement en 2003 que Samir Bouanani se révèle au public algérien en rééditant l'exploit du regretté Sirat Boumédiène, en décrochant le prix du meilleur comédien au festival international du théâtre de Carthage (Tunisie), pour son excellente interprétation dans « Nessine oua salatine », du défunt Alloula. Depuis, Samir a interprété, et pas seulement : il a mis en scène le monologue de Mourad Senouci « Metzaouedj fi ‘otla » (marié en vacances), qui a eu le grand succès qu'on lui connaît. Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, Samir Bouanani envisage de rédiger une thèse de magister en art dramatique, pour se faire plaisir, bien sûr, mais aussi pour contribuer au développement du théâtre qui se présente actuellement comme le parent pauvre de tous les arts. Des projets ? Samir Bouanani en a plein la tête et il a tout l'avenir devant lui.