Depuis qu'elle a fui les affres du terrorisme, précisément de Meghila, en 1997, pour venir se réfugier aux abords de la ville de Tiaret, la famille Amour, composée de 11 membres, dont trois handicapés, vit le dénuement le plus extrême. Vivant de mendicité, cette famille rurale a finalement élu domicile dans un fatras de cloaques dans la cité banlieusarde Karman. Quelques années après, le père Amour est prié de quitter les lieux car le terrain sur lequel il avait érigé sa barraque est en fait un lot attribué à un particulier. Le père Tahar, un chômeur de 54 ans, ne sait plus où donner de la tête, ni comment faire pour nourrir ses enfants, dont Amar 26 ans, Fatma 31 ans et Abdelkader 24 ans, tous des handicapés. Ce fut d'ailleurs Abdelkader, sur son fauteuil roulant conduit de temps à autre par des mains bénévoles, qui continue de hanter la maison de la presse pour tenter de lancer un S.O.S à qui veut entendre pour venir secourir les siens. Abdelkader, qui devait rejoindre ces jours-ci Laghouat pour suivre des études appropriés dans un centre pour handicapés, n'arrive plus à suporter cette misère et ne comprend surtout pas cette affligeante indifférence qui tue plus que tout. Pourtant, depuis 2004, les membres de cette famille continuent de voter en s'accrochant à la promesses de la régularisation d'une pension mensuelle de 3 000 dinars, en vain. Est-ce trop demander par ces temps de piété ?