Des habitants interpellent les autorités sur le regain de violence qui s'est manifestée dès le début du mois de ramadhan sur le boulevard Maâta Mohamed (ex-Joffre) et la rue de la Révolution, leur lieu de résidence. La même revendication est formulée par les commerçants établis sur ces deux artères, qui convergent vers la place du 1er novembre 1954 (ex-place d'Armes). Un sexagénaire, propriétaire d'un établissement de commerce, situé sur le boulevard Maâta Mohamed, en face du siège de l'APC d'Oran, commente : « Deux individus ont fait irruption dans mon magasin l'année dernière, en plein jour. Ils m'ont ligoté et mon cousin aussi, un octogénaire qui se trouvait là au moment de l'incursion, avant d'emporter le contenu de la caisse. Ils ont, par la suite, pris la fuite dans mon véhicule qui était en stationnement près du magasin. » Et d'ajouter avec une pointe de dépit : « ces individus, qui ont agi à visage découvert, n'ont jamais été arrêtés et mon véhicule n'a jamais été retrouvé. » Selon un recoupement d'informations recueillies auprès des habitants de ce boulevard, les agressions avec arme blanche sont devenues monnaie courante : « Les voleurs opèrent à n'importe quelle heure du jour comme de la nuit et ne semblent pas craindre d'être appréhendés. Au fil du temps, nous avons été obligés d'apprendre à nous défendre nous même », a confié une jeune femme, en nous exhibant une bombe de gaz lacrymogène qu'elle dissimule dans son sac à main. Un autre père de famille, qui réside au niveau de ce même boulevard depuis plus de 40 ans, dira à ce sujet : « Cela fait bien longtemps que nous avons, nous autres habitants, décidé de prendre nos dispositions pour affronter ce genre de situation. Ces malfrats savent très bien qu'ils ont intérêt à ne pas toucher aux membres de nos familles. Malheureusement, nous ne pouvons pas intervenir pour les autres victimes qui empruntent ces artères. » Notre interlocuteur a également souligné que des habitants et des commerçants ont, à maintes reprises, saisi, à travers des requêtes, les autorités concernées pour attirer leur attention sur la situation de déliquescence qui prévaut sur ces boulevards, « malheureusement aucune véritable opération n'a été entreprise pour assainir la situation ». Ils soulignent également la présence d'une multitude de pickpockets fréquentant assidûment la station de bus de la place Valéro, qui dessert toutes les parties de la ville.