La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de 20 000 aides financières de 50 millions de centimes, dans le cadre de programme de l'habitat rural. Depuis 2005, le nombre de logements lancés a atteint les 17 740. Jusqu'à ce jour, à peine 1978 bénéficiaires de cette aide ont pu terminer la construction de leur nouvelle bâtisse, lit-on dans un document de la direction de wilaya du logement et des équipements publics (DLEP). Si la situation s'est un peu débloquée ces derniers mois, concernant ce programme, il demeure que de nombreux postulants peinent encore à concrétiser leur vœu d'avoir un petit logement décent. Ces derniers subissent tous les jours le diktat de certains agents des services techniques des daïras et des communes qui leur imposent parfois des contraintes, souvent injustifiées. Le nombre important de requêtes qui atterrissent tous les jours sur le bureau du wali est un parfait indicateur du calvaire vécu par des dizaines de bénéficiaires. Le wali a pourtant ordonné, sur instruction du ministre de l'Habitat, la levée de toutes les contraintes. Sur le terrain, il semble que rien n'a été fait et les citoyens ne sont généralement pas informés sur les nouveautés concernant ce programme d'aide au logement. L'exemple d'un bénéficiaire (résidant dans la commune d'Aït Boumahdi, à Ouacifs), qui a construit en surélévation et qui n'arrive toujours pas à obtenir sa deuxième tranche (20 millions de centimes) pour des escaliers non encore réalisés, illustre parfaitement cette situation de blocage. Dans un procès-verbal d'une réunion tenue à la wilaya en mai dernier, « les chefs de daïra ont instruit les services concernés d'apprécier et d'évaluer tous les cas en toute objectivité, l'essentiel étant la finalisation et l'intention de la personne de réaliser son habitation ». Lors d'un récent conseil de l'exécutif, M. Mazouz, wali de Tizi Ouzou, s'en est pris aux 21 chefs de daïra à qui il a ordonné, pour la énième fois, la levée de toutes les contraintes qui risquent de compromettre la réussite de ce programme qui devrait s'achever en 2009. « C'est moi qui suis redevable de ce programme, ce n'est pas le subdivisionnaire ou un agent des services techniques qui s'érigent en censeur. Il ne faut pas attendre que le bénéficiaire réalise les 20% de sa maison pour lui délivrer sa décision d'obtention de l'aide », a-t-il rappelé. Le premier magistrat de la wilaya a également ordonné aux chefs de daïra le suivi rigoureux sur le terrain des chantiers lancés. Abordant la question de la délocalisation et de la diminution du nombre des aides, M. Mazouz a refusé le recours systématique à ce genre de décisions. Le wali a par ailleurs exigé des services concernés le déblocage de la situation des sinistrés qui ont préféré bénéficier d'une aide à l'habitat rural au lieu de celle attribuée suite au séisme de mai 2003. Les chefs de daïra sont tenus de faciliter la tâche aux bénéficiaires qui sont nombreux à dénoncer les pratiques bureaucratiques, à l'origine de tous les blocages dans la wilaya de Tizi Ouzou.