Seuls 35% des 29 200 logements prévus dans le cadre du programme quinquennal (2005/2009) et regroupant les aides à l'habitat rural et l'AADL, ont été lancés (non réalisés), selon un document, datant du 5 juin 2006, établi par la commission des infrastructures et des équipements de l'assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou. Les programmes RHP (résorption de l'habitat précaire) et LSP (logement social participatif) n'ont pu être entamés en raison du manque d'assiettes foncières, lit-on dans le document. « Les 20000 aides publiques à l'habitat rural, inscrites avant l'année 2005, n'ont été lancées qu'à 5% », affirment les élus à l'APW qui ont réclamé la levée de certaines contraintes liées à l'établissement des permis de construire et certificats de propriété. Les élus ont aussi demandé au wali de Tizi Ouzou, M. Mazouz, « l'allègement du dossier technique, la mise en place d'un dispositif d'accompagnement des bénéficiaires et la prise en considération du cas des citoyens ayant bénéficié d'une aide de la CNL, ne dépassant pas les 12 millions de centimes, liées aux différentes catastrophes naturelles ». M. Mazouz a répondu favorablement aux doléances des élus et a instruit ses services d'adapter les programmes inscrits aux spécificités de la région. Mais les choses avancent à tâtons, avons-nous appris lors de la réunion qui a regroupé, la semaine dernière, le wali de Tizi Ouzou, le directeur du logement et de l'équipement public (DLEP) et les chefs de daïra. Sur les 20 000 aides octroyées dans le cadre de l'habitat rural, le DLEP avance le chiffre de 3160 logements lancés. Le nombre des bénéficiaires ayant reçu la première tranche de l'aide, fixée à 20 millions de centimes, est de 1041 seulement. La deuxième tranche a été débloquée pour 111 bénéficiaires. La commune de Tizi Ouzou illustre parfaitement le retard accusé dans la réalisation de cet ambitieux programme, le plus important pour la région depuis l'indépendance du pays. Sur 260 dossiers validés, 25 personnes ont pu démarrer les travaux et 4 autres ont reçu la première tranche. « C'est peu pour un chef-lieu de wilaya », lance le wali qui n'a pas ménagé le DLEP auquel il exige de « lancer au moins 7000 logements avant la fin de l'année en cours ». Le premier magistrat de la wilaya a insisté sur la nécessité des sorties sur le terrain et l'accompagnement des citoyens pour leur faciliter la tâche. Ainsi, le DLEP et les chefs des daïra sont, désormais, tenus par l'obligation de résultat. « Les services techniques doivent assumer leurs responsabilités. Sinon, on va se substituer à eux si rien n'est fait dans les délais. Il faut associer les élus pour la réussite de ce programme », rappelle M. Mazouz qui déplore l'« inconscience », de « certains responsables locaux qui ne prennent pas en considération l'importance de l'habitat rural dans le développement local ». Concernant le dossier des indemnisations relatives au séisme du 21 mai 2003, le wali a exigé du DLEP l'assainissement de toutes les situations qui traînent jusqu'à ce jour.