En période des crues, les habitants d'Ichihen, un village de 2000 âmes environ, se trouvent coupés de Bechloul, chef-lieu de daïra. Pour rejoindre cette ville, lycéens, collégiens, travailleurs ou simples visiteurs sont obligés de faire un détour par la Crête rouge, soit un parcours de 18 km. Quand on sait qu'à vol d'oiseau, Ichiken n'est qu'à 2 ou 3 km de Bechloul, on comprend l'isolement auquel la population est contrainte en cas d'intempéries qui font monter le niveau de Oued Ziane, le rendant infranchissable. « Nous avons à maintes reprises demandé la construction d'un pont, mais toujours sans succès », nous confiait ce responsable d'APC, contacté hier par téléphone. A ses dires, la situation est préoccupante aussi bien pour les 60 ou 70 lycéens et collégiens qui font quotidiennement la navette entre Ichihen et Bechloul que pour les éventuelles évacuations d'urgence. Car ce village en pleine montagne est absolument dépourvu de structures sanitaires. II existe bien une salle de soins, mais elle est occupée par la garde communale depuis 1993, selon ce responsable qui, cependant, privilégie le côté sécuritaire dans des endroits aussi sauvages. La nécessité de jeter un pont ou une passerelle au dessus de Oued Ziane pour relier le village Ichihen à Bechloul, l'obligation d'assurer le transport scolaire pour les quelque 60 ou 70 élèves du moyen et du secondaire ne doivent pas être occultées par les autorités compétentes si leur souci est d'être à l'écoute des préoccupations des populations rurales, les plus exposées aux aléas de la vie.