Comme déjà indiqué dans nos éditions, l'affaire des concessions agricoles ajournée à septembre a repris son cours. Les auditions ont pu redémarrer après, faut-il le signaler, qu'une carence ait été enregistrée le 30 juillet dernier, lorsque la première vague de personnes convoquées devant la première chambre d'instruction sur 46 citées à comparaître pour l'instant, ne s'était pas présentée. Vu les premiers résultats des auditions, tout porte à croire que les choses risquent d'aller mal pour beaucoup de personnes impliquées dans ce dossier judiciaire. En effet, deux cadres ont été placés hier sous mandat de dépôt et quatre autres placés sous contrôle judiciaire. Ceci, en sus de l'incarcération lundi dernier de 3 entrepreneurs et la fuite du tribunal de deux autres avant même leur audition. Pour ne pas manquer de repères dans cette affaire complexe et tentaculaire, il y a lieu de savoir que tout a commencé par une lettre anonyme partie de Djelfa, adressée au président de la République dans laquelle de graves accusations de malversations accableraient de nombreuses personnalités nationales de haut rang directement ou par-delà des sociétés écran. Une enquête a été ensuite ordonnée au commandement de la gendarmerie qui, à son tour, a confié les investigations au groupement de la wilaya de Djelfa. Dessaisie une première fois de ce dossier sur décision du PG de l'époque, la gendarmerie a pu néanmoins recouvrer sa mission le 17 juillet dernier après l'entrée en lice du garde des Sceaux. Le même jour, l'ex- PDG de cet organisme, en se présentant devant la brigade de gendarmerie de Aïn El Bel, une circonscription importante en termes de périmètres agricoles « litigieux », afin de déposer une plainte et de se constituer partie civile, a été incarcéré à la maison d'arrêt de Djelfa. Si pour l'heure, cette affaire ne livre que du menu fretin, il n'est pas exclu, selon une source crédible, que certains noms ronflants seront inquiétés à mesure que l'instruction progresse dans cette affaire où pas moins de 134 personnes sont impliquées. Le préjudice financier est provisoirement estimé à des milliers de milliards de centimes et les chefs d'inculpation retenus touchent à la passation de marchés contraires à la législation, aux paiements de travaux non réalisés, aux surfacturations et dopage de prix, et enfin au faux et à l'usage de faux.