C'est le statu quo en matière de prix des fruits et légumes en cette deuxième semaine du mois sacré de Ramadhan. La spéculation continue, au grand dam du consommateur. Les prévisions les plus optimistes qui misaient, au début du mois, sur un fléchissement des prix, sont démenties par la réalité du marché. Ce dernier ne semble obéir à aucune logique économique. L'abondance des produits et la demande qui se fait très modérée, comparativement aux années précédentes, aussi paradoxal que cela paraisse, n'agissent pas sur les prix qui maintiennent le cap haussier. A quelques exceptions près, les prix ont flambé de nouveau en cette célébration du 15e jour de Ramadhan, même si les ménagères ne se bousculent pas. Pour l'administration, l'explication de cet état de fait est toute indiquée. « Les prix sont libres en économie de marché, les ménagères ne s'expliquent pas la frénésie qui s'empare de la mercuriale. L'écart des prix, dans les différents marchés de la ville, reste insignifiant. On nous assomme de discours euphorisants, louant les bienfaits de la concurrence, mais on ne voit rien de tel venir à l'horizon. Il y a certes un semblant de concurrence entre l'informel et le marché légal, mais son impact est quasi nul sur le couffi », soutient une mère de famille de cinq personnes et fonctionnaire de son état. Les prix affichés lui donnent raison, quand on sait que la pomme de terre -à titre illustratif- continue d'être cédée à pas moins de 65 DA, la courgette a atteint la barre des 60 DA, et la carotte est vendue à 50 DA, alors qu'elle affichait 15 DA seulement quelques jours avant le mois de Ramadhan. Les petits pois font une entrée spectaculaire en affichant d'emblée les 180 DA. La salade verte a aussi vu son prix grimper pour atteindre les 70DA. Au rayon des fruits, c'est la même fièvre qui est constatée. Pratiquement tous les produits sont hors de portée des petites bourses. A titre d'exemple, les raisins, qui ont fait le bonheur des petites bourses l'année dernière, déçoivent par le rapport qualité-prix. Les raisins produits sont hors de portée des petites bourses, le kilo est cédé entre 100 et 120 DA. Le prix des poires fluctue entre 65 et 160 DA. La Deglet Nour, qui ravit la vedette à tous les produits en maintenant la barre très haute, est vendue à 350 DA le kilo, et son prix ne semble pas éligible à la baisse. Les pastèques et les melons ne sont pas en reste et affichent 40, voire 50 DA le kilo. Les bouchers ont, eux aussi, bien aiguisé leurs couteaux, puisque les viandes rouges et blanches, sans jeu de mots, provoquent, à elles seules, une véritable saignée dans la cagnotte. Le bovin local atteint les 780 DA le kilo et l'ovin est vendu à 650 DA, et c'est cela qui explique les files interminables qui se forment chaque matin devant les commerces de viande congelée qui viennent à la rescousse des ménagères. Il n'est point besoin d'insister ici sur la tromperie quant à la qualité qui est bien enracinée dans la pratique commerciale. Du grossiste au détaillant, la pratique du fardage est entrée dans les mœurs, au point où même le mois de piété ne parvient pas à venir à bout de ce qui est prohibé en commerce. Ne reste alors que la coercition pour protéger, un tant soit peu, le consommateur. Seulement, le contrôle de la qualité est une autre paire de manches.