Après une certaine stabilité des prix des produits de première nécessité qui a duré le temps d'un trimestre, l'arrivée du mois du Ramadhan, période de difficulté économique pour les ménages, est mise à profit par les commerçants comme mois d'enrichissement. La hausse surprise des fruits, légumes, produits de première nécessité, biens et services, est une réalité accablante perçue à travers tout le territoire national. Cette situation ne peut que s'aggraver dans les semaines à venir. La rentrée scolaire coïncidera avec le mois sacré du Ramadhan. Un mois connu en Algérie par une forte consommation et qui provoque la montée en flèche des prix. Les ménages algériens affrontent le mois de septembre avec plus d'inquiétude sous le poids des difficultés quotidiennes. Ramadhan et rentrée scolaire obligent.Certains signes ne trompent pas sur la spéculation sur les prix de l'huile, le sucre, le lait, le poisson et les viandes. Cette éventualité s'est vite répercutée depuis deux semaines sur les autres produits locaux. Déjà dans certaines régions du pays, les prix de la pomme de terre, de la tomate et de la salade verte ne sont plus à la portée de toutes les bourses. Le poivron et les haricots verts affichent des prix exorbitants 70 et 90 dinars. Les commerçants sont en train de tirer leur épingle du jeu. Le mois de Ramadhan étant un cruel révélateur social. De quoi exaspérer tous ceux qui trahissent le message religieux et spirituel du ramadhan.«C'est censé être un mois où l'on est solidaire des démunis en éprouvant leurs souffrances et où le jeûne permet de se purifier en se ressourçant à la religion. C'est loin d'être le cas tant la nourriture prend un caractère obsessionnel», estime un sociologue algérien. La consommation est donc la grande bénéficiaire de cette période et c'est d'ailleurs l'occasion pour les commerçants de tout genre d'augmenter les prix. Pour les revenus modestes, il est très dur de faire face aux exigences de ce mois en termes de dépenses. Dans le même temps, l'Etat est obligé, paix sociale oblige, de procéder à des importations soutenues pour prévenir toute pénurie.Il est reconnu en règle générale, qu'un foyer algérien dépense trois ou quatre fois plus que d'habitude durant le Ramadhan.Le caractère extrêmement aisé de cette flambée des prix en pareille période renforcée par l'aspect spéculatif, a astreint le ministère du Commerce à prendre en charge ce phénomène récurrent, peut-être pour la maîtrise de ce qui peut l'être. A cet effet, une source du ministère affirme que plus de 3800 agents de contrôle seront déployés sur le terrain avec un rythme de travail adapté. Les directions du Commerce au niveau de chaque wilaya ont été instruites à veiller scrupuleusement et avec beaucoup de rigueur pour le maintien des prix des produits réglementés, l'affichage obligatoire des prix et le respect de la chaîne de froid. La même source déclare que toutes les dispositions ont été prises à la veille du Ramadhan, notamment la mobilisation des moyens humains et matériels pour la concrétisation de cette opération de contrôle de grande envergure. Des équipes de contrôleurs sillonneront les espaces commerciaux de jour comme de nuit pour freiner les graves menaces qui pèsent sur la cohésion sociale, avec la flambée des prix qui n'est pas prête à s'estomper. Les pouvoirs publics, soucieux de la protection du pouvoir d'achat du consommateur et de l'approvisionnement régulier du marché en denrées de première nécessité pendant la période du Ramadhan, semblent décidés à contenir les prix dans des limites acceptables par les ménages algériens. Et pour conforter davantage cette opération de contrôle, les services du ministère du Commerce envisagent d'instaurer un dispositif « lourd » élargi à l'ensemble du territoire national pour veiller au respect strict des prix et la meilleure qualité des produits.Ce dispositif sera constitué par des équipes sur le terrain qui seront assistées au besoin par les services de l'ordre. Il sera généralement procédé à des prélèvements d'échantillons de produits à des fins d'analyse. Chaque ménage espère, donc, que les mesures, qui seront dégagées par les pouvoirs publics pour juguler la flambée des prix, auront l'effet escompté.