Une délégation des enseignants de tamazight à Bouira s'est déplacée hier au ministère de l'Education nationale pour déposer une plateforme de revendications, en vain. Le secrétaire général du ministère a refusé de les recevoir. « Pourtant, c'est une journée de réception », contestent d'emblée les quatre enseignants. Les revendications des enseignants de tamazight de Bouira portent essentiellement sur des aspects pédagogiques pour la défense de la langue amazighe dans le système éducatif national. Ainsi, la délégation demande l'application du décret exécutif 168/05 du 7 mai 2005, qui stipule la réintégration des enseignants reconvertis en tamazight, en supprimant la qualité de chargé en langue amazighe. Dans le même sillage, les enseignants exigent la mise en œuvre de la circulaire ministérielle 446/07 qui limite à six le nombre de groupes pédagogiques attribués à l'enseignant pour permettre à ce dernier un bon rendement. « La tutelle ne veut pas appliquer cette circulaire pour éviter de libérer de nouveaux postes budgétaires », explique la délégation qui s'est déplacée à notre rédaction. Dans ce contexte, les enseignants demandent l'attribution de postes budgétaires en quantité suffisante à l'instar des wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou. L'un des délégués estime le déficit en postes budgétaires à Bouira à 80 enseignants. Par ailleurs, ils appellent la tutelle à instituer un équivalent dans la Fonction publique pour le diplôme Tanaga. Enfin, la délégation demande à ce que l'examen de tamazight soit obligatoire au BEM et au bac pour tout élève ayant poursuivi un cursus régulier et complet, en mettant fin aux dispenses de complaisance.