Quinze ans après son introduction dans le système éducatif algérien, l'enseignement de la langue amazigh n'avance pas d'un iota. Le constat des enseignants des trois paliers de l'éducation nationale est édifiant. Cette langue nationale est reléguée au second plan ; son enseignement régresse et les enseignants de tamazight sont sous un régime spécifique. C'est pour dénoncer ce traitement qu'un groupe d'enseignants représentant les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou se sont présentés, hier, au siège du ministère, à Alger. Munis d'une plateforme de revendications, ces derniers ont voulu rencontrer le secrétaire général du ministère. Mais en vain. « Le secrétaire général du ministère n'a pas voulu nous recevoir. Nous étions contraints de déposer notre plateforme et de repartir », expliquent ces enseignants, qui se sont présentés à notre rédaction. Les revendications contenues dans cette plateforme, expliquent-ils, tendent à améliorer l'enseignement de la langue amazigh en Algérie. Ils demandent la révision du cœfficient de la langue pour les classes d'examen (3 au lieu de 2), l'adoption d'une transcription unique dans le livre scolaire et l'introduction de l'épreuve de tamazight à l'examen de cinquième année primaire. Ces enseignants proposent également l'enseignement de cette langue à partir de la première année scolaire. Les initiateurs de cette action exigent le changement du statut des enseignants de tamazight en excluant le qualificatif « d'ouvrier professionnel ». « Nous allons attendre la réponse du ministère. S'il ne répond pas, nous allons protester. Nous envisageons même d'observer une grève de la faim », menacent-ils.