Comment peut-on discuter des salaires sur le seul critère des prix à l'exclusion de la productivité », s'est interrogé le président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI), Abdelkader Tayeb Ezzraimi, lors de la conférence-débat organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) tenue avant-hier à Alger. Pour M. Ezzraimi, « une augmentation générale des salaires sans contrepartie d'une amélioration du niveau réel de productivité menacerait la viabilité de nombreuses entreprises, avec tous les effets que l'on peut imaginer sur le niveau de l'emploi ». Et de déclarer que les récentes augmentations des salaires n'ont pas eu d'impact notable sur le pouvoir d'achat, non sans clamer que la relation salaire et productivité « doit s'imposer notamment au niveau du secteur industriel public ». L'invité du FCE a, en outre, ajouté que les revenus engendrés par la spéculation et le marché sont une incitation négative pour le travail productif et une cause de faiblesse de la productivité au niveau national. Mettant l'accent sur les exigences de rentabilité et de productivité des entreprises algériennes, le président du CEIMI a estimé qu'individus, société et Etat sont désormais interpellés. « Les individus doivent s'adapter aux opportunités de travail offertes dans un cadre concurrentiel ; la société doit revaloriser le travail et l'Etat doit repositionner son système de formation vers la qualité et la polyvalence », a-t-il expliqué. Plaidant pour un assainissement de l'environnement de l'entreprise sur les plans financier, douanier et fiscal, M. Ezzraimi a souhaité que la nouvelle stratégie industrielle permettra « le lancement d'une politique dynamique d'un secteur privé fort ».