Les patrons affûtent leurs armes pour devenir une force de proposition incontournable et passer à l'action. Mettant leurs divergences passées de côté, sept organisations patronales se sont réunies hier en conclave au siège de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Cette rencontre a été l'occasion pour le Forum des chefs d'entreprise (FCE), le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) ainsi que l'organisation des femmes chefs d'entreprise Savoir et vouloir entreprendre (SEVE) d'annoncer leur ralliement à la coordination patronale Créée en septembre 2003, la coordination patronale regroupait déjà, outre la CIPA, la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) ainsi que la Confédération algérienne du patronat (CAP). La coordination patronale se réunira au moins une fois par mois pour discuter des faits marquants de l'actualité économique du pays. Les dossiers qui seront discutés lors de ces réunions mensuelles seront préalablement confiés à des experts mandatés pour faire des diagnostics et des études chiffrées sur la base desquels les patrons feront des recommandations, a souligné Abdelaziz Mehenni, président de la CIPA, au cours d'une conférence de presse tenue après la réunion à huis clos. On n'en est pas encore à une entité semblable à la puissante organisation patronale française, à savoir le Medef. D'ailleurs, le président du FCE, Réda Hamiani, a tenu d'emblée à préciser que le regroupement des organisations patronales algériennes dans une coordination patronale n'a rien d'organique. Plus qu'une institution consultative, la coordination patronale se veut toutefois une force de proposition qui anticipe et suggère des solutions, a-t-il indiqué. « La situation économique du pays nous interpelle en tant que producteurs. L'unification de nos rangs du point de vue organique n'est pas à l'ordre du jour. L'essentiel, c'est le discours commun », a-t-il ajouté. « Il est indispensable d'avoir une vision commune sur l'avenir économique du pays », a renchéri Abdelaziz Mehenni. Le président de la CAP, Boualem M'rakech, estime, pour sa part, que l'union permettra « un approfondissement des actions menées jusque-là ». Abondant dans le même sens, le président de la CGEA a affirmé que cette unification, quand bien même elle ne serait pas organique, est un signe de maturité qui prouve que les associations patronales algériennes sont « devenues majeures et ont réussi à arriver à un certain consensus ». Taieb Ezzraïmi, président du CEIMI, a rappelé, de son côté, que son organisation a toujours plaidé pour que les patrons algériens s'expriment d'une seule voix sur les problèmes dans lesquels se débattent les entreprises. Un avis que partage le président de la CNPA, Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, qui se félicite de cette initiative qui aboutira à « une vision commune et une responsabilité partagée » sur les dossiers économiques brûlants. Les patrons ont d'ores et déjà proposé la mise en place d'un comité de concertation et de suivi des actions (CCSA) qui sera sous la houlette du chef du gouvernement et comprendra un représentant de chaque ministère, de chaque organisation patronale et du partenaire social. Elle aura, entre autres prérogatives, de préparer les rencontres formelles avec le gouvernement telles que les bipartites ou les tripartites ou celles informelles comme les journées d'études et les assises. Elle émettra également des réflexions sur les entraves empêchant la mise en œuvre des réformes, des décisions et des résolutions, indique-t-on. Elle sera, en outre, sollicitée pour la rédaction du code du travail et l'élaboration des lois de finances et des réformes fiscales. Elle se penchera aussi sur les différents problèmes qui représentent autant d'obstacles pour le développement économique du pays en général, à l'image des lenteurs administratives, des vides juridiques dans les textes réglementaires ainsi que les dossiers d'investissements bloqués. Les patrons ont réitéré leur revendication du retour au week-end universel.