Le but de la visite du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nouredine Moussa, à Guelma, ce jeudi, est clair. La lenteur avec laquelle s'est amorcé le programme quinquennal 2005-2009 de réalisation de logements à travers la wilaya de Guelma en est, entre autres, la cause. Tour à tour, les directeurs de la Dlep, OPGI, et DUC ont exposé la situation qui prévaut dans ce secteur névralgique en présence du chef de l'exécutif. Dans un premier temps, le ministre de l'Habitat a débriefé, dans un décor planté à l'occasion de la journée arabe et mondiale du logement au niveau de la maison de jeune Mahmdi Yousfi de la ville de Guelma, les directeurs de la Dlep, OPGI et DUC. Des retards conséquents dans la réalisation des projets de construction à usage d'habitation, à travers la wilaya de Guelma, ont été enregistrés, qu'ils soient sous la formule logements sociaux participatifs (LSP), locatifs ou ruraux. Pour l'OPGI-Guelma, entre l'année 2000 et 2005, 2 670 logements sociaux participatifs ont été inscrits à travers la wilaya, 278 n'ont pas été lancés à ce jour, 660 sont en cours de construction et le reste a été achevé. Concernant le programme quinquennal 2005-2009 en sociaux locatifs, selon l'OPGI, sur les 2 000 logements inscrits, 1 250 ont été achevés. Nous noterons également que le directeur de la Dlep, et dans le cadre des réalisations de logements participatifs, programme quinquennal 2005-2009, indique que 6 000 logements ont été inscrits. Les travaux de 545 logements n'ont pas encore débuté, néanmoins 5 455 sont en cours de construction. De 1999 à nos jours, programme 2005-2009 inclus, 10 792 logements ont été retenus au niveau de la Dlep, seuls 3 478 ont été achevés pour 6 769 en cours de construction, par ailleurs, le retard de 66 logements pour l'année 2001, de 670 en 2003 et de 578 pour l'année 2004 sont constatés. Les raisons des retards de livraison des logements, toutes formules confondues, sont multiples, et à ce sujet, les responsables de ces secteurs invoqueront d'emblée le problème de la viabilisation des sites (raccordement aux conduites d'eaux usées, AEP, gaz et énergie électrique, bitumage, etc.). A ce propos, et dans le cadre du traitement du tissu urbain existant et en vue d'évaluer le déficit enregistré en viabilité, un diagnostic, ayant été établi par la direction de l'urbanisme et de la construction à la fin de l'année 2006, a fait ressortir le nombre de 47 394 logements, peu ou très mal viabilisé, à travers les grands ensembles, lotissements, tissus urbains spontanés et anciens centres de la wilaya de Guelma et ce, sur 208 sites ciblés. Afin de parer à cette situation, le responsable de la DUC informe le ministre que son secteur a bénéficié d'une enveloppe de 1 206,5 millions de dinars au titre de l'année 2007, répartie sur 18 sites à travers la wilaya de Guelma ; 49% de la somme ira à la voirie et aux trottoirs, 20 % aux aménagements extérieurs, 13 % à l'assainissement des eaux usées, de même pour l'AEP, et enfin 5 % pour l'éclairage public. Toutes ces actions seront lancées avant la fin du mois d'octobre, conclura t-il. Comme les chiffres et les discussions de salon ne reflètent guère la réalité du terrain, nous prendrons, comme échantillon, la visite effectuée par le ministre au site des 378 logements LSP, à la cité Essanaouber à Guelma, et aux 40 logements LSP, non loin du cimetière chrétien de la ville. Les contestations des souscripteurs de ces logements n'ont pas dérogé à la règle. « Cela fait 5 ans que nous attendons la livraison de nos logis, ils veulent nous faire payer le matériel d'alimentation en énergie électrique, sans compter les versements que nous demande le promoteur, nous sommes passés de 1 200 000 DA à 1 600 000 DA, et ça n'en finit pas », et ajouteront : « Y a-t-il des lois de la République qui régissent ce genre de transaction ». A priori, non !