Imbroglio. Le Front de libération nationale (FLN) traverse une crise sans précédent. A trois jours du délai réglementaire (9 octobre en cours) pour le dépôt des dossiers de candidatures pour les élections locales de novembre prochain, le parti peine encore à peaufiner ses listes. Alors que l'état-major du parti est, depuis la semaine dernière, en conclave en vue d'étudier tous les dossiers et revoir dans certains cas le classement des candidats sur les listes électorales, l'effervescence gagne de plus en plus sa base militante. La contestation s'élargit : saccage des sièges de certaines mouhafadha, session dans certaines wilayas et protestation contre les listes confectionnées dans d'autres. Dans la majorité des cas, ce sont les mouhafedh, accusés d'avoir piétiné les instructions données par la direction, qui sont montrés du doigt. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, est interpellé. En effet, après les militants du FLN à Chlef qui ont investi, mercredi dernier, le siège national du parti, d'autres sont montés au créneau, jeudi, pour s'insurger contre « les agissements de certains responsables locaux ». C'est le cas notamment au niveau de la mouhafadha de Saïda. Dans un communiqué rendu public hier, des militants et cadres du FLN dans cette wilaya, dont l'ancien chargé de communication, Abdeslem Medjahed, et des parlementaires annoncent la mise en place d'une cellule de crise et « demandent l'intervention rapide de la direction du parti pour résoudre le problème ». Ces derniers ont organisé, selon le communiqué, une assemblée générale de la mouhafadha pour examiner la situation qui prévaut dans leur structure. Une situation caractérisée, indique la même source, « par l'exode d'un nombre important de militants qui ont choisi de se porter candidats au prochain scrutin sous les sigles de partis concurrents et l'absence de transparence et de règles démocratiques dans l'installation de la commission de wilaya et leur mode de fonctionnement ». Les contestataires dénoncent aussi les faits que la majorité des membres de ladite commission, à leur tête son président, ont présenté leurs candidatures. « C'est contradictoire avec l'instruction interdisant aux membres des commissions de se porter candidats aux élections », souligne-t-on dans le même communiqué. « Devant cette situation, nous avons décidé d'élire un bureau de la mouhafadha élargi pour la gestion provisoire des affaires du parti en attendant l'intervention de la direction », explique-t-on. Dans la kasma de Korso (Boumerdès), des militants mettent en garde contre « tout remaniement de la liste électorale proposée par la base dans cette localité ». Contactés à ce sujet, les membres de l'instance exécutive du FLN n'ont pas voulu réagir. « Je suis en réunion jusqu'à une heure tardive. Je n'ai rien à dire », nous déclare Salah Goudjil, membre de cette instance.