Les professeurs, docents et maîtres assistants ont tenu hier leur assemblée générale à l'amphithéâtre du Centre de Pierre et Marie Curie à l'hôpital Mustapha, et décidé à l'unanimité de rejeter la nouvelle grille des salaires adoptée par le gouvernement. Ce rassemblement auquel ont appelé deux syndicats des hospitalo-universitaires, à savoir le Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMA-SM) et le Syndicat des professeurs et docents (SPD) constitue la première action de protestation en attendant des actions « plus dures » décidées dans le cadre de la coordination nationale des syndicats de l'enseignement supérieur. Tous les participants à cette assemblée ont estimé que la nouvelle grille ne répond pas aux préoccupations et de ce fait elle ne peut être acceptée. Pour le Dr Réda Djidjik, président du SNMA, le bilan de cette manifestation « est positif », dans la mesure où les assemblées générales au niveau des dix facultés de médecine réparties à travers le territoire national ont été « un succès ». « Tout le monde est conscient de l'importance et de l'enjeu des revendications. Pour preuve, les collègues ont été unanimes lors du vote à mainlevée de refuser la nouvelle grille », a déclaré Dr Djidjik. Pour lui, le principe d'une grève est déjà acquis, mais la date sera retenue lors d'une autre assemblée générale prévue juste après le Ramadhan. Le syndicaliste a estimé que la journée d'hier a été nécessaire pour informer l'ensemble des professeurs, maîtres assistants et docents de « la supercherie » de cette nouvelle grille des salaires. « Le gouvernement a revu les taux du régime indemnitaire des hospitalo-universitaires à la baisse pour créer un équilibre avec le salaire de base. En fin de compte, la hausse reste dérisoire, voire même inexistante, pour ne pas dire revue à la baisse. Nous ne sommes pas les seuls à avoir constaté cela. Une dizaine de syndicats autonomes sont dans la même situation, ce qui nous a poussés à coordonner nos actions avec eux pour aller en rangs unis », a souligné Dr Djidjik. Les mêmes propos sont tenus par les autres syndicalistes qui ont expliqué que l'intégration dans le salaire de base des deux plus importantes indemnités (qui constituent 60% des salaires), à savoir l'ISS et l'ICR, n'aura pas d'incidence majeure sur les revenus (à peine 8000 DA en net). Ainsi, après deux heures de débats, les participants à l'assemblée se sont entendus pour se revoir après la fête de l'Aïd pour décider de la date d'une grève générale. « Les autorités nous ont toujours affirmés que les salaires des enseignants seront définitivement réglés dans le cadre d'un statut particulier digne, motivant et revalorisant. Malheureusement, c'est tout à fait le contraire qui a été décidé. C'est une humiliation et une véritable "hogra" de toute l'élite universitaire », ont relevé certains intervenants à l'assemblée générale. Cette journée de protestation, faut-il le souligner, a été retenue le 19 septembre dernier lors d'une rencontre avec tous les syndicats autonomes, en attendant l'observation d'une journée de grève nationale, dont la date sera retenue en commun accord avec l'ensemble des contestataires. Néanmoins, les syndicats des hospitalo-universitaires ont estimé que leur journée de grève sera décidée en assemblée générale, prévue après l'Aïd dans le cadre de la concertation avec la coordination nationale des syndicats de l'enseignement supérieur, précisant toutefois, si les dates sont proches, qu'une seule sera retenue pour une grève générale. En fin de matinée, et après adoption du principe du rejet et de la grève, les responsables des deux syndicats des hospitalo-universitaires ont pris part à la conférence de presse organisée hier par les syndicats autonomes.