Abassa Chaiaa, aujourd'hui âgée de 10 ans, élève assidue et studieuse de la quatrième année primaire à l'école Bensotra Djillali, à Zaaroura, dans cette populeuse cité d'EL Manar, reste une fille pas comme les autres. Son drame qui est aussi celui de sa famille reste incommensurable mais pas irréversible, pour peu que les âmes charitables daignent lui prêter aide et assistance. Victime d'un accident domestique (déversement d'une eau bouillante sur son corps) alors qu'elle n'était que bébé, Chaiaa est restée indélébilement marquée par les stigmates d'un événement imprévu, vécu à son corps défendant qui a totalement perturbé son évolution physique et même psychique au point où Chaiaa, dès qu'elle sort de l'école, elle va se réfugier chez elle pour se cloîtrer et éviter ainsi les quolibets que ses camarades de classe ont pris l'habitude de lui lancer. On l'appelle « EL Mahrouga » ; la brûlée et c'est dire les pluies de larmes que l'enfant verse dès qu'une déprime l'étreigne. Son père Tahar, au chômage et faisant face aux aléas de la prise en charge d'une famille de 5 enfants, n'arrive pas à redonner espoir à sa fille qu'il chérit tant, et pour cause, ses nombreux SOS n'ont pas abouti. Les frais de l'opération qui devait atténuer un tant soit peu les souffrances de la jeune fille restent coûteuse pour cette famille pauvre venue se réfugier à Tiaret depuis quelques années à la recherche d'une vie meilleure. « A Oran, dans une clinique privée, on m'exige la somme de 3 millions de centimes, nécessaire à une chirurgie esthétique avec port de masque », fait savoir Tahar. « J'ai frappé à toutes les portes, déposé des dossiers dont l'un au bureau d'aide scolaire relevant de l'académie, sollicité jusqu'aux imams de mosquées mais rien n'y fit. La somme nécessaire reste difficile à réunir ». Le comble, dira les larmes aux yeux Tahar, qui avait perdu son poste de vacataire à l'université, c'est que « même l'imam du coin m'a chassé avec des mots désobligeants, voire outrageants » et que la carte d'handicapée délivrée par la DAS portant le numéro 200/2076 du 16/04/2002 n'est d'aucune utilité car la prise en charge, selon le DAS (direction de l'action sociale), ne débute qu'à partir de l'âge de 18 ans. Le père lance ainsi, par le biais d' El Watan, un appel à toutes les âmes charitables pour venir en aide à Chaiaa et lui redonner goût à la vie.