Plusieurs ministres ayant défilé à la tête des départements de l'Hydraulique et de l'Agriculture depuis 1984 avaient promis des solutions. Les crues enregistrées le 22 septembre dernier n'ont fait qu'aggraver l'état de la plaine de Bir Saf Saf, à l'est de Oued Fodda. En effet, l'oued Chlef qui a été détourné de son cours par le séisme d'octobre 1980, déverse directement sur cette vaste étendue agricole de plus de 10 000 hectares. Elle était autrefois fertile et réputée pour ses agrumes qui étaient exportés vers la France, notamment. Aujourd'hui, il n'existe pratiquement rien, seuls subsistent quelques arbres utilisés comme bouclier de protection des vergers contre le vent. A partir de la route nationale, on peut voir ce spectacle apocalyptique qui ne semble guère inquiéter outre mesure les responsables concernés. Pourtant, plusieurs ministres ayant défilé à la tête des départements de l'Hydraulique et de l'Agriculture s'étaient rendus sur les lieux depuis 1984 et avaient promis des solutions, à travers la mise en place d'ouvrages de protection et de drainage des eaux. Force est de constater, malheureusement, que toutes ces promesses sont restées sans suite, occasionnant de sérieux dommages à ce potentiel important de l'agriculture dans la région. Plus grave encore, au lendemain des inondations qui ont eu lieu le 23 septembre dernier, l'exécutif de wilaya a préféré se rendre dans d'autres régions non touchées par les intempéries, dans le cadre de ses tournées précédant les élections locales. Désarroi Pendant ce temps, les fellahs sont plongés dans un grand désarroi après avoir attendu vainement une intervention des pouvoirs publics. Si certains ont fini par abandonner leurs terres, d'autres y sont restés pour cultiver quelques parcelles de cultures maraîchères dans l'espoir de bénéficier …de remboursements des caisses d'assurance à chaque inondation ! La persistance des crues a aussi entraîné des répercussions néfastes sur la nappe phréatique, dont l'eau est devenue saumâtre du fait des marécages ayant vu le jour aux quatre coins de la plaine. Les eaux déversées par l'oued, à chaque intempérie, représentent également un grand danger pour la route nationale Alger-Oran et la voie ferrée, lesquelles ont été, rappelons-le, fermées à la circulation lors des dernières inondations, après avoir été touchées par la montée des eaux.