4 617 constructions précaires ont été recensées à travers la wilaya, suite au travail effectué par des brigades techniques de la direction de l'Urbanisme et de la Construction et des APC, appuyées par des éléments des services de sécurité. L'opération, qui a duré trois mois, de mars à mai derniers, est la première du genre lancée dans la région en termes d'approche, d'études et de traitement des données. Selon un cadre de l'ANAT, les informations recueillies ont été traitées par les services spécialisés de l'agence, au moyen de son système de gestion géographique (SIG), ajoutant que celui-ci a permis de donner des informations fiables et détaillées sur la nature du bâti, sa localisation, ses occupants et leur situation sociale. Les constructions précaires sont définies comme étant des bidonvilles sans structures, composées de matériaux hétéroclites. Les constructions illicites ne sont pas comprises dans le lot, car elles sont généralement le fait d'extensions non autorisées et de réalisations sans permis de construire. La différence entre les deux catégories de constructions a permis, nous dit-on, de ramener le nombre de structures à 4 617 au lieu de 15 000 précédemment. « Les élus n'arrivaient pas à différencier entre les deux types d'habitat et balançaient des chiffres à tort et à travers, ce qui explique l'énorme écart entre les deux figures de construction dans la wilaya », affirme un spécialiste de l'agence nationale de l'aménagement du territoire. La commune de Chlef vient en tête des agglomérations touchées par le phénomène, avec 1 003 constructions, suivie d'Abou El Hassene (604), Aïn Merane (370), Boukadir (483) et El Karimia (326), pour ne citer que ces localités de type urbain et rural. Pour tenter d'y remédier progressivement, les autorités comptent inscrire plusieurs opérations pour éradiquer cette grande plaie qui s'est surtout aggravée depuis la décennie noire. D'ores et déjà, la wilaya a bénéficié d'une première tranche de 1 500 logements destinés à cette fin au titre du programme complémentaire de l'habitat. Le projet devrait toucher en premier le chef-lieu de wilaya où la situation semble inquiétante.