Depuis le dimanche 29 septembre, le Centre régional de distribution des documents pédagogiques (CRDDP) ne sert plus les librairies privées en manuels scolaires, ce qui a soulevé l'ire de ces derniers. En effet, une instruction émanant de l'Office national des publications scolaires (ONPS) vient de mettre fin à la convention entre les deux parties bien avant la nouvelle rentrée scolaire où des agréments ont été délivrés à 37 libraires de la wilaya de Tizi Ouzou alors qu'il n'y a eu en définitive que 17 d'entre eux qui se sont présentés au CRDDP pour l'enlèvement des manuels. « Le CRDDP a cessé ses livraisons aux libraires privés de la wilaya de Tizi Ouzou sous le motif que nous avons épuisé nos quotas alors que non seulement il n'a eu que 17 sur 37 libraires agréés qui se sont présentés aux différents enlèvements mais le plus grave est qu'il n'y a eu que 20 exemplaires par titre en moyenne qui nous ont été livrés, vu que les établissements scolaires n'ont pas été convenablement servis », nous déclare le porte-parole des libraires privés. Par ailleurs, tous nos interlocuteurs ne veulent aucunement jeter la pierre sur les travailleurs du CRDDP de Tizi Ouzou qui, disent-ils se sont acquittés admirablement de leur pénible tâche en travaillant jusqu'à dix-huit heures tous les jours ainsi que les week-ends. « Ce goulot d'étranglement créé par l'ONPS sera très préjudiciable aux 300 000 élèves de la wilaya de Tizi Ouzou d'autant plus que les livres ne sont pas disponibles dans les établissements et disparaissent des librairies, ce qui entraîne inévitablement le désarroi des parents pour trouver des manuels à leur progéniture », fulmine cet autre libraire qui pose la question de savoir à qui profite cette pénurie fabriquée de toutes pièces. « Nous avons agi par solidarité avec l'éducation nationale, car ce n'est pas avec une marge bénéficiaire de 8% que nous allions faire une bonne affaire avec en prime des factures payées à l'avance par des chèques certifiés sans que nos commandes soient satisfaites à 100% à chaque livraison », ajoute encore le porte-parole des libraires.