Une charte intercommunale a été adoptée récemment par 8 communes des daïras de Tigzirt, Makouda et Ouaguenoune. Ces localités qui se situent au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, regroupent les communes de Boudjima, Ouaguenoune, Aït Aïssa Mimoun, Makouda, Timizart, Tigzirt, et Iflissen. La commune de Mizrana s'est retirée pour des raisons non expliquées. Pour expliciter cette initiative, une conférence de presse a été animée par les élus de la communauté des communes conjointement avec le P/APW de Tizi Ouzou, au siège de l'assemblée de wilaya. Cette nouvelle « stratégie » se veut, selon ses concepteurs, une alternative aux présentes méthodes archaïques. Elle permettra aussi de rompre avec le travail dans le cloisonnement d'une seule commune avec les anciens outils de gestion. En effet, pour les initiateurs de cette option, plusieurs problèmes d'ordre socio-économique n'ont pas trouvé d'issue à l'ombre du système conventionnel. A fortiori, les assemblées trouvent de plus en plus de mal à administrer une population galopante et un vaste territoire au relief accidenté avec des moyens financiers et matériels dérisoires. « Nous sommes convaincus que cette intercommunalité apportera ses fruits, en conjuguant les effort de toutes les communes concernées. Ensemble, on peut trouver des solutions aux multiples problèmes communaux », ont déclaré les signataires de la charte. En guise d'illustration, les membres donnent comme exemple deux actions communes concrétisées lors du nettoyage des plages de Tigzirt l'été passé ou encore le combat contre les récents incendies où les municipalités ont mobilisé tous leurs moyens en matière de camions-citernes et de personnel. Par le biais de cette « approche », les élus prévoient de s'attaquer aux problèmes qui urgent. Notamment, ceux de l'environnement, telle que la gestion des déchets ménagers (leur collecte et leur enfouissement). Au plan économique, il est envisagé de prendre en charge de concert la viabilisation des zones industrielles et la création des conditions favorables à l'investissement. De plus, l'on prévoit l'ouverture d'un axe routier stratégique reliant toutes les collectivités concernées. D'autres avantages sont prêtés à la charte. Il s'agit, précisent les conférenciers, « d'aller vers plus d'autonomie financière, une meilleure décentralisation mais aussi pallier les déficits de l'administration ». Par ailleurs, il est plausible pour certains observateurs de penser que le contexte duquel est lancée cette démarche n'est pas fortuit. L'on est, en effet, à deux mois de la fin des mandats locaux. D'autres sont sceptiques quant à l'aboutissement, le maintien et la continuité de cette option après le renouvellement des assemblées populaires. La charte intercommunale de développement dans sa nomenclature actuelle est un programme riche mais très vague et ambigu. Il n'explique pas les mécanismes et les moyens pour emmener à quai cette politique. Lâchés par les chefs de daïra qui craignent un conflit de prérogatives, nos interlocuteurs se contentent du soutien du wali.