Initiative n En adoptant le projet de la charte intercommunale, les P/APC de 8 communes du nord de la wilaya de Tizi Ouzou veulent répondre aux besoins de leurs populations, mais surtout jouer leur rôle de principaux acteurs du développement. L'initiative a été prise par les responsables des communes de Tigzirt, Makouda, Boudjima, Timizart, Mizrana, Ouaguenoun, Aït Aïssa Mimoun et Iflissen. Ils se sont mis d'accord pour un programme de développement local à long terme qui pourra peut-être sortir la région de l'engrenage du sous-développement. Il est à signaler que ces communes de la Kabylie maritime occupent une superficie de plus de 400 km2 et comptent plus de 200 000 habitants. Les grands axes de ce document de la charte intercommunale adopté par les P/APC, il y a plus d'une année, ont trait au renforcement de l'interdépendance des communes et à la nécessité d'avoir une stratégie commune de développement dans divers domaines (économie, affaires sociales, culture, sport, agriculture…). A travers leur initiative, ces responsables locaux, issus de différentes formations politiques, veulent inciter aussi la population, notamment les entrepreneurs de la région, à contribuer au développement local de leurs localités. Ce programme vise également à encourager les associations de la société civile à s'impliquer dans la protection de l'environnement, la préservation des milieux naturels et la protection des espèces biologiques. La nécessité de mener une politique commune de développement, l'utilisation commune des moyens pour faire face aux différents problèmes soulevés (tels que le manque d'eau, le problème des prolifération des décharges sauvages), la création de projets communs de développement (comme la réalisation de routes intercommunales et marchés intercommunaux) et la volonté de s'entraider en cas d'accidents ou de catastrophes naturelles, sont certains points inscrits dans ce document baptisé «la charte intercommunale». Outre la volonté politique des responsables locaux de mener une démarche de développement local basée sur les efforts et la solidarité de l'ensemble des membres de cet espace intercommunal, il y a aussi des facteurs objectifs qui ont incité les responsables locaux à opter pour cette solution. Ces facteurs, d'ordres géographique, culturel et historique, sont des atouts importants quant à la réussite du projet. D'ailleurs, parmi les conditions exigées pour être membre du collectif, on trouve celle liée à la situation géographique. «L'adhésion d'autres communes de la région à cette organisation reste ouverte à condition que les communes candidates soient limitrophes à l'une des communes concernées par l'initiative», lit-on dans le texte de la charte intercommunale. A noter, par ailleurs, qu'à l'exception peut-être de la commune de Tigzirt qui possède plus de ressources grâce à sa spécificité de région typiquement touristique, les autres sont logées à la même enseigne sur le plan du développement local. Elles enregistrent presque toutes les mêmes retards et partagent aussi les mêmes aspirations et les mêmes fourchettes de subventions étatiques. Ce sont des régions rurales qui disposent d'atouts importants à même de réaliser le développement souhaité, mais leurs ressources sont mal exploitées.