La mainmise du FLN sur les assemblées élues risque de ne pas survivre aux événements qui se précipitent en cette période préélectorale, marquée par une crise intra-muros que d'aucuns qualifient de sans précédent. La fronde, qui a précédé la confection des listes des candidats, est loin d'être contenue, loin s'en faut. Le mouvement de protestation s'élargit pratiquement à toute la base militante, qui dénonce « la politique du fait accompli » prônée par le mouhafad et néanmoins sénateur qui supervise les préparatifs des élections. Après la pétition adressée au secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, par des membres de la mouhafada, de nombreux élus issus de différentes communes, et de simples militants, d'autres communiqués « pondus » par les militants des kasmas relevant de la daïra d'El Bouni et transmis aux rédactions des différents organes de presse, viennent corroborer les arguments des premiers contestataires. Ces derniers rejettent, dans le fond et dans la forme, le choix des candidatures qui « est loin de refléter celui attendu par la base ». Et c'est sans détour que le sénateur est ciblé par les critiques les plus acerbes. Il lui est reproché notamment, le fait d'intégrer, dans les listes des prétendants à la course électorale, certaines personnes qui « n'ont jamais milité dans les rangs du parti », outre « l'arbitraire et l'unilatéralisme qui président à la désignation des futurs candidats ». Cette situation, inédite par l'ampleur de la contestation que traverse l'ex-parti unique, est mise à profit par le RND pour tenter de se replacer sur l'échiquier annabi, et réoccuper l'espace perdu lors des locales précédentes. Le fait que les candidats ont trouvé facilement un terrain d'entente et su taire la contestation qui a failli mettre à l'épreuve la cohésion des rangs du parti, fait dire aux observateurs de la scène politique locale que les joutes électorales s'annoncent comme un vrai duel « entre les deux frères ennemis ». Ce qui est d'autant plus plausible que les autres formations, exception faite du parti de Louisa Hanoune, sont pratiquement toutes en perte de vitesse.