A quelques jours du lancement officiel de la campagne électorale pour les locales, l'heure est aux ultimes retouches à apporter aux préparatifs. Les différents partis en lice multiplient les rencontres pour peaufiner leurs stratégies respectives, et attaquer avec les meilleurs atouts possibles l'action en direction de l'électorat. Ainsi, après le FLN qui a réuni récemment les futurs candidats, c'est au tour d'El Islah de plancher avec ses candidats sur la tactique à mettre en œuvre par le parti, qui affiche ouvertement son ambition d'investir plusieurs assemblées. Présent durant le mandat écoulé dans une seule commune, en l'occurrence El Bouni, El Islah a, pour le prochain scrutin, déposé des listes qui convoitent pas moins de 6 communes, à savoir Annaba, El Hadjar, la commune ouvrière de Sidi Ammar, El Bouni et les communes rurales de Oued El Aneb et El Eulma. Ceci, à l'évidence outre la liste des prétendants à l'APW. Le parti cible ainsi les localités qui renferment le gisement électoral le plus important de la wilaya pour tenter d'occuper l'espace perdu par la mouvance islamiste, et d'affirmer une présence marquée sur l'échiquier annabi. L'appétit d'El Islah semble aiguisé autant par les résultats du mandat précédent que par l'absence de concurrents sérieux, si l'on excepte les partis composant l'alliance présidentielle et la formation de Mme Hanoune. Le FLN, bien qu'il traverse une période de crise grave, entend conforter sa mainmise sur les assemblées élues. Le RND veut relever le défi et effacer le souvenir de l'échec qu'il a essuyé lors des dernières consultations pour les communales. Quant au MSP, grand perdant aux législatives du 17 mai passé, il nourrit l'espoir de confirmer son ancrage dans la population annabie. Les autres formations seront carrément absentes de la course électorale. Le FFS n'a déposé qu'une liste de candidats pour briguer l'assemblée de Berrahal et le RCD, préoccupé par une contrainte organique, a failli dans la confection des listes et déclare, de ce fait, forfait. Sans anticiper sur le poids réel des concurrents, la bataille électorale s'annonce rude au regard des hostilités déclarées ouvertement au sommet des partis, comme c'est le cas entre le RND et le FLN. La campagne électorale ne s'annonce pas non plus aisée : les candidats en lice doivent s'ingénier à convaincre les électeurs de s'acquitter de cet acte civique. Le peu d'intérêt que manifeste la population aux élections, quelle qu'en soit la cause, ne présage pas d'une forte participation. L'éventualité d'un remake de la débâcle du 17 mai n'est pas à écarter. C'est que, d'une manière générale, les élus n'ont pas bonne presse depuis que les citoyens ont vu leurs intérêts sacrifiés sur l'autel des luttes partisanes ayant jalonné plusieurs mandats successifs. L'électeur annabi a, à l'instar de ses concitoyens des autres wilayas du pays, perdu confiance en les élus, et il l'a exprimé par son abstention lors des élections précédentes. C'est, le moins que l'on puisse dire, la donne inconnue de la compétition électorale qui commence.