La cité de Hassi Mamèche, qui s'enorgueillissait il y a quelques années d'être la banlieue chique de Mostaganem, aura bel et bien perdu de sa splendeur de jadis. Mise à rude épreuve pour accueillir des citoyens de « Diar El Kabtane » qu'elle installera sur les hauteurs boisées de Ouréah, dans une cité affublée du nom de « Douar Kosovo », la rutilante bourgade tend à s'effacer devant l'avancée du béton et des détritus. Ayant également hérité d'une décharge publique qu'elle partage avec Mazagran, qui en aura été miraculeusement épargnée, elle aura beaucoup de peine à maintenir un certain standing. Cette situation peu reluisante ira en s'accentuant à l'approche des échéances électorales. L'ancien maire, qui bouclait une série de mandats consécutifs, n'ayant pas été retenu sur la liste du FLN, aura vite fait de trouver un parti de substitution. Cette rude bataille à l'intérieur du vieux parti aura démobilisé totalement les élus locaux, à tel point que le ramassage des ordures ménagères en sera fortement perturbé. Si au niveau de la décharge publique, située sur les hauteurs de la ville, il règne une totale anarchie provoquée par la désorganisation du service ramassage, cette paralysie d'un service vital aura également de terribles conséquences sur la propreté de l'agglomération. Incommodés par les odeurs nauséabondes et la pullulation des moustiques, mouches et insectes, les riverains du marché à ciel ouvert qui jouxte le luxueux bain Bensmaïne -dont la clientèle se recrutait essentiellement parmi les familles les plus aisées de Mostaganem- ne cessent de crier leur douleur de voir s'ériger en plein cœur de la cité une autre décharge publique que les élus semblent totalement négliger. En effet, c'est une grande partie de l'ancienne place qui aura été transformée en un immense dépotoir. Là, les commerçants du quartier n'hésitent plus à jeter les légumes, les fruits et les restes d'abats et de poissons ainsi que des produits de large consommation dont la qualité aura été conséquemment altérée. Les habitants du quartier, excédés par cette négligence coupable, se demandent s'il faudra attendre l'élection d'une nouvelle APC pour voir enfin la fin de leur calvaire. Cette situation que nos interlocuteurs justifient également par une panne qui aurait immobilisé le tracteur agricole qui servait au ramassage des ordures ménagères de toute la commune, inquiète au plus haut point nos interlocuteurs qui craignent un pourrissement inévitable de leur quartier. Chez un certain nombre d'habitants, transparaît cette hideuse impression d'avoir été bernés. Beaucoup craignent que la saleté qui s'installe apparemment dans la durée ne prenne des proportions incontrôlables. Pourtant, les solutions techniques existent. Elles ont fait l'objet d'un projet d'enfouissement des ordures ménagères, élaboré à l'époque par la direction de l'Environnement. Alors que l'étude semblait faire l'unanimité au niveau de l'Administration et des élus, sa concrétisation aura fait long feu. Sans être la panacée, ce projet mérite que l'on s'y intéresse de nouveaux. Pour les habitants de Hassi Mamèche, il y véritablement urgence.