Le désordre qui caractérise l'extension de la Nouvelle-Ville, à Tizi Ouzou, a atteint son point culminant. Des atteintes aux normes urbanistiques d'une gravité exceptionnelle accompagnent la prolifération des coopératives immobilières dans les différents lotissements. Paradoxalement, tous les dépassements enregistrés sont entourés du silence de l'administration. Un silence qui frise avec la complicité. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour endiguer le piétinement de la réglementation enregistré au niveau des lotissements comme Amyoud, Anane, Touat ou Bouzar, qui s'étendent du boulevard des Frères Begaz, jusqu'à la rocade sud et la clôture de l'université Hasnaoua II (Bastos). Le comité des résidents desdits quartiers continue à dénoncer le pourrissement de la situation sans que l'administration, tant au niveau de la commune, de la daïra ou de la wilaya, n'ose intervenir. Faute d'une planification sérieuse, cette zone, devant être habitée par des centaines de familles, n'est dotée que d'une seule voie d'accès et qui se trouve actuellement dans un état piteux. Cette voie, qui ne parvient plus à contenir le flux de véhicules, est rétrécie de 12 à 8 mètres sur plusieurs endroits du fait des empiétements à répétition dus à l'extension anarchique de certaines constructions. Au niveau du lotissement Touat, la dégradation de ce tronçon routier, non encore goudronné, est à un stade avancé à cause des ruissellements qui jaillissent du réseau AEP. « Depuis cinq ans, les fuites d'eau ne sont pas réparées en dépit de nos incessantes réclamations. Le réseau est totalement vétuste sans que les autorités n'interviennent pour sa réfection », déclare un médecin habitant les lieux. L'autre lacune réside dans les réseaux d'assainissement qui ne sont pas encore réalisés. En revanche, des eaux usées coulent dans la nature faisant courir aux résidents les risques de maladies à transmission hydrique. Pis encore, au niveau du lotissement Anane, des eaux usées s'écoulent du réseau d'assainissement de l'université (Bastos) et stagnent depuis des mois. Eu égard à la défaillance de l'administration communale, les ordures ménagères s'entassent par plusieurs endroits, dégageant des odeurs nauséabondes à longueur de journée. Dans certains lotissements, à l'image de celui de Touat Fetta, jouxtant la clôture de l'université, des permis de construire ont été octroyés alors que les travaux de viabilisation n'ont pas été effectués, relèvent les membres du comité des quartiers en question. Plus grave, des cas avérés du non-respect des cahiers des charges ont été établis sans que l'administration n'intervienne. En effet, le comité des quartiers dénonce la densification de certains lots qui sont bâtis à 100% alors que « le cahier des charges énonce que la prise au sol ne doit pas dépasser les 50% au maximum, le reste devant servir de jardins et autres espaces libres ». Selon le même comité, l'émergence massive des coopératives immobilières dans cette zone a compliqué davantage la situation. « Les coopératives ont fait monter des immeubles de 7 et 8 étages alors que les constructions doivent être limitées à R+2 ou R+3 au maximum selon les termes du cahier des charges. » Ainsi, il est utile de s'interroger sur les conditions dans lesquelles ces coopératives ont eu leurs agréments.