« La grandeur d'une nation passe par son éducation, sa formation et son savoir », cet adage si populaire a semble-t-il été le précurseur à l'initiative lancée conjointement par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels qui consiste à créer des filières de formation consacrée à l'environnement. Comment gérer les déchets ? Quelles sont les technicités propres à l'entretien d'un centre d'enfouissement technique ? Comment garantir la salubrité des ressources hydriques ? Un panel de questions, qui est appelé à s'agrandir au vu des projets auxquelles l'Algérie, s'est souscrite pour les prochaines années. Dans l'optique d'élargir les connaissances, d'échanger les savoirs, un séminaire international sur les perspectives d'emploi dans les métiers de l'environnement s'est tenu les 21 et 22 octobre à l'Institut de formation professionnelle à Birkhadem, commune à l'est d'Alger. Des experts internationaux tunisiens et allemands ont pu parler des métiers de l'environnement et le marché de l'emploi, et enrichir les débats autour des thèmes essentiels de la formation des jeunes sur les questions environnementales. Initialement, le MATE et le MFEP avaient ouvert en 2003 trois filières dédiées aux métiers de l'environnement : technicien supérieur en environnement et propreté, TS en gestion des déchets et TS en maîtrise et économie de l'eau. El Watan, dans la page hebdomadaire dédiée à l'environnement, avait rapporté, voilà 3 mois, l'enthousiasme des formateurs, en l'occurrence ceux de Blida, à participer à l'expression de ces nouvelles disciplines tout en s'inscrivant dans le processus déjà engagé par l'Algérie au développement durable. Sans omettre de divulguer les difficultés rencontrées par les jeunes stagiaires et les tout nouveaux diplômés, nombreux avaient manifesté un intérêt grandissant pour les disciplines environnementales. « Les premiers diplômés dans ces filières étant déjà sur le marché du travail, il est utile de faire connaître davantage ces métiers et d'engager un large débat avec les différents partenaires sur les métiers de l'environnement et les opportunités d'emplois existant dans tous les secteurs », introduit-on. Le mot d'ordre est lancé à demi-mot : la communication. Les volontés, les formateurs formés à l'étrange, pour bon nombre d'entre eux, et les capacités sont là. Ce qui fait défaut et qui fait réfléchir plus d'un étudiant, c'est l'absence de relais, de suivi de la part des mécanismes propres à l'emploi. Une étudiante évoquera la surprise de certaines entreprises connues et activant dans le secteur de l'environnement à la divulgation de son futur diplôme en gestion des déchets. « Ils m'ont dit ne pas connaître cette spécialité et ont même refusé que je laisse mon CV. Heureusement que je suis étudiante stagiaire pas encore à la recherche d'un emploi, mais je n'ai pas de temps à perdre à passer trois années dans une filière que personne ne reconnaît », a-t-elle expliqué.La pierre d'achoppement est dans l'absence totale de reconnaissance et surtout, de statut. Pourtant, pour reprendre les termes employés lors du séminaire, « tous les analystes conviennent que de par le monde, l'environnement est un marché nouveau et porteur qui est en pleine croissance ». L'objectif de ce séminaire aura le mérite d'être clair, hormis un échange riche et appréciable avec des pays soucieux de leur environnement, convient surtout de « faire connaître aux partenaires socioéconomiques les formations initiales dans les métiers de l'environnement dispensés par le MFEP, susceptibles de représenter une source d'embauche pour les diplômés dans ce créneau ». La politique en Algérie est ambitieuse, reste à faire intégrer des emplois verts et susciter les partenariats.