Une nouvelle charte vient ainsi régir l'activité mise sous l'œil bienveillant du nouveau comité de contrôle. Un sourire, un bon mot ne coûtent rien et pourtant ça fait toute la différence lorsqu'on aborde le secteur du tourisme et de l'hôtellerie au sein duquel la partie service est omniprésente. On ne peut pas dire que c'est le point fort des Algériens, pourtant connus pour leur sens de l'hospitalité très développé. La formation est, par conséquent, l'élément fondateur sur lequel repose tout produit à succès quelle que soit la destination, et les outils à acquérir (savoir recevoir) sont tout simplement à apprendre sur les bancs de l'école. Conscients de cet état de fait caractérisé par les insuffisances, les pouvoirs publics ont mis un accent tout particulier sur cet aspect par le biais du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme qui a pris le taureau par les cornes pour amorcer une démarche plus réaliste en associant pour la première fois, sur la question cruciale de la formation, le secteur privé en guise de partenaire sérieux et fiable. À ce titre, de nombreux représentants d'écoles privées — elles sont quarante à évoluer sur le territoire national et une dizaine d'écoles étrangères— ont participé, hier, à la rencontre sur “la formation en hôtellerie et tourisme” organisée à l'hôtel El-Aurassi à l'initiative de l'Ecole nationale supérieure du tourisme sous le parrainage du ministère du Tourisme. Ce qu'il ne faut surtout pas perdre de vue c'est que le projet de formation, tel qu'il est proposé aujourd'hui dans la stratégie nationale du développement du tourisme, découle de la troisième ligne directrice du schéma directeur de l'aménagement touristique (Plan de qualité tourisme Algérie) et tiens compte des besoins express des professionnels de l'hôtellerie et du tourisme. “Il existe actuellement 500 projets touristiques lancés à travers le territoire national”, a indiqué le ministre, qui nécessiteront du personnel qualifié d'où la pertinence d'investir dans la formation. Cherif Rahmani plaidera, cependant, pour la réforme radicale afin de “révolutionner” la formation qui devra reposer, à son avis, sur une démarche qualitative basée sur un référentiel commun. “Il ne faut ni stigmatiser le privé ni applaudir le public. Il ne peut y avoir qu'un seul système de formation qu'il faut ramener au meilleur niveau avec pour seul objectif, développer le tourisme et répondre au attentes des professionnels et des touristes”, a déclaré le ministre en abordant la mise en œuvre d'une charte fondée sur quatre axes majeurs. En tête de liste, intervient ce partenariat public-privé qui n'aurait pas besoin de tutelle mais plutôt de cette reconnaissance de l'apport indéniable de chacun. Il y a lieu de citer aussi l'établissement d'un programme commun et de poursuivre sur le principe fondateur de cette charte, à savoir la compétitivité. Celle-ci doit bannir les positions acquises en cédant la place à l'innovation et donner à la formation la flexibilité nécessaire dans l'objectif d'un système évolutif. Le dernier axe concerne la volonté de travailler en commun pour une mise en réseau de l'ensemble des acteurs. “Pour s'assurer du développement du tourisme, il ne suffit pas d'investir uniquement sur l'équipement mais beaucoup plus sur l'élément humain”, martèlera Cherif Rahmani, qui a annoncé le lancement d'un processus de labellisation et d'octroi d'étoiles qui permettra de distinguer les établissements les plus performants sous l'œil bienveillant du comité national d'évaluation et d'accompagnement, créé à cet effet. Nabila Saïdoun