La production de pomme de terre d'arrière-saison qui sera mise sur le marché sera largement suffisante pour combler les besoins de la population, a indiqué hier le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslam Chelghoum, en marge d'une rencontre des experts arabes sur les bonnes pratiques de l'agriculture. « Nous avons pris toutes les mesures pour l'arrière-saison. Plus de 30 000 ha ont été emblavés, ce qui représente une surface plus importante que celle emblavée d'habitude », a-t-il dit en substance. « On devrait avoir une production extraordinaire pour l'arrière-saison à la mi-novembre. Le marché sera pratiquement inondé. Au mois de décembre, les quantités qu'il faut pour répondre aux besoins de la population seront là », a-t-il ajouté en précisant que les Algériens consomment 100 000 t de pomme de terre par mois. « Cette quantité sera disponible jusqu'à l'arrivée de la production de saison au mois d'avril », a-t-il soutenu. Il a souligné en outre que des mesures ont été prises pour que le problème de semences ne se pose plus pour la production de saison. « On vient de terminer cette semaine une série de réunions avec les établissements importateurs et les établissements multiplicateurs de semences. Nous sommes en train de travailler d'arrache-pied avec les différents acteurs, à savoir la chambre de l'agriculture, les importateurs et les multiplicateurs pour les besoins de l'Algérie en semences qui sont environ de 100 000 t soient couverts pour la saison », a-t-il signalé. Le SG du ministère de l'Agriculture a annoncé qu'un programme pour développer la production de semence de pomme de terre était en maturation. Il rappellera que des mesures de soutien dans le cadre du plan national de développement agricole (PNDA) pour la multiplication de la semence de pomme de terre existent déjà. « Toutes les dispositions technique, financière et d'encadrement ont été prises pour réussir ce programme. Les gens travaillent dans l'ombre », assure-t-il. Pour ce qui est du prix élevé de ce tubercule sur le marché du détail, M. Chelghoum affirmera que son département n'est pas responsable et a encore une fois montré du doigt les spéculateurs tout en faisant remarquer qu'en Algérie « le marché est libre et les prix sont libres ». Refusant de qualifier les perturbations survenues sur la production et le marché de la pomme de terre, M. Chelghoum indiquera que « des facteurs ont convergé pour qu'il y ait une baisse dans la production ». Et de citer l'indisponibilité de la semence à travers le monde. Celle-ci a eu des répercussions sur l'Algérie qui importe 70% de ses besoins. M. Chelghoum relèvera que les services agricoles ont essayé de régler le problème par d'autres techniques afin d'augmenter la productivité. A cela s'ajoute la maladie du mildiou qui a fait des ravages sur la culture de la pomme de terre. « Aux mois de mars et d'avril, il y a eu des pluies torrentielles de sorte que les agriculteurs ne pouvaient pas traiter les surfaces infestées. Et quand bien même ils l'auraient fait, les pluies emportaient les produits utilisés pour lutter contre cette maladie. Le mildiou a touché 30% de la production », soulignera encore ce responsable. Il indiquera par ailleurs que le ministère de l'Agriculture est « sur le point de promulguer des textes réglementaires pour la labellisation des produits agricoles algériens ». Cette loi concerne plusieurs produits dont l'huile d'olive, l'olive elle-même et la datte.